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Dakar

Vendredi, nous sommes rentrés dans Dakar en passant devant l’île de Gorée

Une photo juste pour Good et parce qu’elle est belle aussi ;-)

Et voici quelques photos du port de Dakar :

Hier matin, nous réessayons internet et cela fonctionne mieux qu’à la maison, incroyable !

Vite, vite, envoyer les devoirs des petits et charger les leçons de la semaine. Faire quelques exercices en ligne avec Louis car certains exercices sont à réaliser en ligne. Ensuite, il faut gérer les quelques formalités administratives et envoyer quelques mails. Enfin, on met également le blog à jour et prenons rendez-vous sur skype avec la famille en soirée.

Le reste des passagers sont partis dans Dakar ce matin et nous sommes les seuls à bord. Larry prépare un magnifique canard entier et, petit à petit, les autres passagers rentrent avec des anecdotes sur leur visite. Nous voilà finalement convaincus qu’on devrait montrer Dakar aux petits !

13h30, nous voilà en route ! Demander l’autorisation de sortir, un gradé nous ouvre l’ascenseur et nous sommes attendus au pied de l’ascenseur par un philippin. Nous signons le registre de sortie et nous voilà sur la passerelle de sortie. Les dockers nous regardent sortir, à moitié surpris, à moitié envieux … Nous nous frayons un chemin jusqu’à la sortie de notre quai et mangeons la poussière jusqu’à la sortie du port, 1 km plus loin. Nous voyons une balance et le défilé des camions qui soulèvent la poussière et crachent leur poumons. Le temps est lourd, nous sommes vite moites et collants. Les enfants ouvrent grand leurs yeux.

Nous décidons de monter à pied vers la ville et prenons un boulevard jusqu’à un parc. Traverser est du sport ; le piéton n’est pas prioritaire et le trafic est anarchique mais les véhicules, relativement lents : quelle chance ! Il faut se faufiler entre les voitures et camions et éviter les trous. Difficile de décrire le tableau car, nous n’avons pas pris l’appareil photo pour ne pas attirer l’attention, ni choquer les sénégalais. Nous déambulons dans une petite rue populaire, nous apprécions les (mauvaises) odeurs et n’avons pas assez de nos deux yeux pour apprécier le spectacle qui défile sous notre nez. Là, un troupeau de chèvres mangeant du papier ; plus loin, des montagnes de sacs de pommes de terre parfaitement empilés ; puis des cannettes et des sièges de bureau ; ou encore, des magasins au rez d’un bâtiment en construction. Les hommes discutent, les quelques femmes présentes portent des marchandises sur leur tête. Un homme monte la rue avec une brouette, enfin, ce qu’il en reste : une roue, deux poignées et quelques morceaux de ferraille entre les deux … Louis ouvre grand les yeux, Pauline n’arrête pas de dire : « ce n’est pas drôle ».

Nous redescendons vers le port mais nous nous trouvons face à la base militaire française. Que faire, contourner par la gauche ou la droite ? Nous prenons la gauche … Nous arrivons devant le port de pêche : notre odorat est mis à rudes épreuves. Nous marchons vite, très vite pour fuir cet endroit. Nous arrivons à un pont de chemin de fer désaffecté … Nous nous faisons accoster ; il faut bouger, montrer que nous savons ce que nous voulons faire … Nous ne le savons pas ! Nous allons vers un militaire afin de savoir où nous sommes. Deux possibilités : soit aller vers la plage, soit se diriger vers notre port … Les enfants râlent un peu, nous décidons d’aller vers la plage. Pauline est revigorée, Louis a mal aux pieds mais avance. Nous marchons longtemps dans une zone industrielle, nous sommes trempés de sueur, sales de poussière, puants de transpirations mais nous avançons. Nous voyons un homme dormir à même le sol, des femmes étendre des graines – elles nous sourient gentiment – de gros lézards monter sur les murs brûlants, des ouvriers travailler à la réparation de certains trottoirs. Nouvelle porte de port : « la plage, s’il vous plaît ? » « Au prochain rond-point à droite ». Nous n’apercevons pas le prochain rond-point mais Pauline nous tire, elle avance, elle espère voir la plage. Après quelques kilomètres, nous voyons enfin quelques arbres ; la plage ne doit être plus trop loin. Nous descendons un escalier pour aboutir dans un égout sec et un parking. Des chalands vendent des paréos, des cotons tiges, des écouteurs, des brosses à dent, des bonbons … Tout et son contraire, donc !

Un hôtel ! Cet hôtel doit cacher une plage, non ? Une guérite égale un droit d’entrée. Dominique possède encore des francs CFA centrafricains … Non, c’est ouest africains ici, zut. Nous payons (trop !) en euros. « Merciiii » nous crient les enfants. À quoi s’attendent-ils ? À des toboggans et une eau bleue azur ???

Après avoir contourné l’hôtel, nous découvrons la plage … Elle est noire – mais, alors là, noire – de monde ;-) Après avoir retiré nos chaussures, nous trempons nos pieds dans l’eau … On aperçoit une petite terrasse ombragée dont le sol est cimenté, les 5 tables et les chaises à peine plus nombreuses délavées et râpées par le soleil. Nous décidons de nous rafraîchir et nous nous asseyons. Une serveuse vient nonchalamment discuter avec un client, elle repart. Un quart d’heure plus tard, une autre serveuse nous apporte deux cartes. Les enfants reviennent de l’eau où ils se trempent les pieds … enfin les jambes, mais non, la taille et nous demandent si nous avons déjà commandé … Après une bonne dizaine de minutes, elle revient pour prendre commande. De fil en aiguille, nous recevons nos boissons, nous nous désaltérons avec beaucoup de plaisir. Le spectacle est à nouveau grandiose : les groupes de sénégalais(es) discutent devant nous sous les quelques grands et magnifiques palmiers plantés sur la plage. Le groupe le plus proche de nous composé d’une dizaine de très beaux jeunes sénégalais s’amusent à se taquiner et à jouer au ballon. Finalement, les jeunes filles du groupe déballent un dîner présenté sur quelques grands plats argentés. Des olives, de la salade, de la sauce, des tomates tranchées sur l’un ; un poulet rôti frites salade sur l’autre. Tout en continuant de se taquiner, ils s’asseyent en quinconce et commencent à manger avec les doigts à même le plat. Quel bonheur de voir ce repas pris simplement à même le sable. Nous ne nous voyons pas manger un steak-frites sur la plage de Blankenberge ;-) En levant, les yeux, nous découvrons que tous les groupes font plus ou moins la même chose. Après ce grand repas collectif, l’ambiance monte d’un cran. Plus de monde arrive, le bruit des bavardages est parfaitement audibles, la mer ne l’est plus du tout. Les enfants reviennent : « Maman, Papa, la mer est sale !!!! Après les vagues, on pense qu’il y a un banc de poissons … Ben, en fait, c’est un banc d’ordures … C’est vraiment sale » et ils s’enfuient à nouveau en direction de l’eau !

16h45 Il faut penser à rentrer, le repas est à 18 h et nous avons un rdv familial à 19h ;-)

On sort de l’hôtel … Ouch, nous avions déjà presque oublié … La puanteur, la route défoncée, les gens pauvres, la saleté. Bon, nous devons choisir un taxi : celui avec le moins de rouille, dont le conducteur a l’air le plus sympa, la carrosserie la moins sale, l’état paraissant le moins défoncé … Deux hommes se présentent directement, on négocie un peu le prix et rentrons dans le dernier ; nous n’avons pas eu le choix. Louis tente d’ouvrir la porte, ça ne va pas. Le chauffeur frappe dedans, elle s’ouvre. Pauline s’assied, elle disparaît à côté de moi tellement son siège est défoncé, Dominique prend place devant. Nous voilà partis, nous passons derrière le port de pêche ; l’odeur est encore plus forte que ce que nous avons subi aujourd’hui, la route est encore plus défoncée aussi. Nous devons passer un gué d’eau crasseuse ! Arrivés au premier rond-point, embouteillage : 5 taxis, 1 charrette à cheval avec du poisson pourri (le conducteur est assis sur un siège déposé sur le poisson) et un 4X4 rutilant ! Ca klaxonne, avance de 3 cm, re-klaxonne, 2 cm à gauche, … J’ai l’impression qu’un pneu éclate 3 fois ; mais, non, c’est juste les amortisseurs qui sont totalement foutus. Finalement, nous refaisons le chemin en sens inverse et sommes assez rapidement déposés à l’entrée de notre port.

Entrés dans le port, la gendarmerie nous arrête. Les enfants sont interdits dans l’enceinte du port. Nous montrons nos papiers comme quoi nous sommes des marins en permission (véridique) et nous pouvons continuer notre chemin. Entrée du quai : rebelote, nous montrons nos papiers et arrivons à notre bateau. Procédure inverse de la sortie du bateau et nous voilà dans notre chambre en train de nous déshabiller pour prendre une douche absolument nécessaire avant d’aller souper.

Après la douche, Pauline convertit mentalement le prix payé pour le taxi « 4 euros, Maman, mais c’est rien du tout ! ». Elle enfile sa culotte et résume parfaitement notre journée en me disant simplement : « C’est incroyable la chance que nous avons quand même, hein, Maman ! ».

Baf ! Merci ma Poupoune, le rideau tombe sur cette belle journée.


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