02/09 Arrivée à Rio au petit matin … dans la brume, nous apercevons à peine le christ qui disparaît aussitôt, et découvrons le fameux pain de sucre via sa face rarement admirée par les touristes !
L’arrivée est aussi impressionnante. Le port est situé dans la baie à l’arrière de Rio par rapport à l’océan.
Tous les passagers sont sur le pont.
Vers midi, nous recevons notre précieux sésame pour sortir du bateau et visiter Rio. Trois alternatives se présentent à nous :
Partir en groupe avec un bus organisé pour faire un tour rapide mais complet de Rio pour 50 dollars par personne (avec d’autres passagers et une partie de l’équipage) ;
Sortir seuls et visiter par nos propres moyens ;
Rester dans le bateau par sécurité !
Et qu’avons-nous choisi d’après vous … nous vous aidons un peu. Pauline en a marre que nous parlions toujours avec les autres passagers ; Louis et Pauline ont vu des plages en arrivant dont la mythique plage de Copacabana ; Dominique aimerait vérifier la largeur des ficelles des strings sur ladite plage ; Françoise voulait passer une journée (enfin, une après-midi) en famille et nous n’avons pas trop froid aux yeux … C’est donc bien évidemment pour la deuxième solution que nous optons.
13h, nous sommes prêts et appelons l’ascenseur sous l’œil avisé de Serguey et Ventsi qui nous recommandent d’être très prudents ; nous les rassurons en leur annonçant que le but de notre sortie est de perdre les enfants. Ils rient … jaune.
Equipés comme des playmobils (casques blancs), nous traversons notre quai (soit un bon km entre des piles de containers, les élévateurs, les grues, les camions et les autres playmobils). Nous sortons de ce quai via la guérite de sécurité où nous laissons nos casques. Une route pavée poussiéreuse et envahie de camions devrait nous conduire jusqu’à la sortie du port … plus ou moins trois kms plus loin. Des navettes existent mais où sont-elles ? Nous marchons … Tout à coup, un coup de klaxon d’un bus venant d’un autre monde (30 ans d’âge au moins). Le vieux chauffeur nous invite à monter ; ce que nous faisons avec plaisir. Nous voilà sur des sièges défoncés avec les dockers criant à tue-tête et nous souriant gentiment. Pauline et Louis sont impressionnés. Nous comprenons qu’une conversation entre les dockers s’engage afin de savoir où nous devons sortir … Après une joute verbale bien animée, il apparaît que nous devons sortir au deuxième arrêt !
Merci les gars, nous sommes face à la gare routière de Rodavierà. Que suerte !
Nous échangeons rapidement un peu d’argent et cherchons le bus pour la plage de Copacabana. Dans un brouhaha de gare routière nationale et internationale (destination possible : Buenos Aires, Santiago de Chile (!), Cordoba, Asunción), nous nous frayons un chemin jusqu’aux bus locaux. L’endroit est directement moins avenant ; nous montons dans le bus 6 à destination de Copacabana (faubourg de Rio). Pour 1€ par personne, nous traversons tout Rio dans un bus … défoncé et quasi vide. La promenade est intéressante et dure presque 1 heure. Nous traversons tous types de quartiers dont des installations ayant servies pour les JO mais aussi des quartiers assez pauvres, ainsi qu’un tunnel d’environ 1 km. … Et le Christ a toujours la tête dans les nuages !
Arrivés à Copacabana, nous nous dirigeons vers la célèbre plage … finalement peu fréquentée à cette saison. Le temps est correct (25°C) mais frais pour les locaux. Pauline et Louis n’en ont cure et se mettent en maillot. Quelle joie de se laisser emporter dans les rouleaux des vagues venant mourir sur la plage. La baignade est déconseillée.
Nous tenons nos chérubins à l’œil tout en nous faisant harceler par les trop nombreux marchands ambulants de bricoles et boissons les plus diverses (lunettes de soleil (nous en avons tous les quatre sur le nez), des sifflets, des Christs salvateurs, des paréos, des sièges suspendus, des caipiriñas, des chocos mio, enzovoort. Pas le temps dès lors de reluquer les fessiers alentours … pourtant, ceux-ci sont généreux d’où la conclusion suivante : les maillots sont normaux, c’est le contenu qui les cache ;-) En effet, les brésiliennes n’ont aucun complexe !
40 minutes plus tard, nous tentons de sortir PL de l’eau. Ils sont très reconnaissants de la surprise que nous leur avons faite et nous sautent au cou pour nous remercier !
Après une petite balade le long de la rambla, un verre de bière pris à la va-vite et un jus de coco rafraîchissant et succulent pour le palais des enfants, nous prenons le métro pour rejoindre Rio centre-ville. Nous déambulons un peu dans la ville afin de rejoindre les quais de la baie. Ce sont d’anciens docks qui ont été réaménagés en rambla également.
Il y a plusieurs musées dont un assez particulier qui nous attire ; nous en faisons le tour et admirons son architecture.
Les enfants jouent sur la place. Nous finissons cette belle après-midi par un resto en famille où nous passons un agréable moment. En fin de repas, nous entamons une conversation avec un japonais qui vit à Rio depuis 5 mois. Il nous demande combien de temps nous restons à Rio, nous lui répondons 5 heures ; il éclate de rire !
Vers 22h, nous essayons de prendre un tram vers la gare de Rodavierà mais impossible d’acheter un ticket sans avoir la monnaie exacte. Des jeunes nous conseillent de prendre un taxi, c’est moins cher à quatre. En effet, nous revenons à ladite gare pour +/- 6 € en taxi.
Entrée du port, nous montrons nos documents. Deux responsables de la sécurité les lisent et discutent entre eux. Ils nous laissent sur place, se rasseyent et offrent des chocolats aux enfants qui les refusent … Louis (un peu fatigué) fond en larmes … Pourquoi ne peut-on pas rentrer dans le bateau … Nous ne savons pas … Nous ne communiquons pas correctement … Attendez, attendez, nous entend-on répéter !
Nous (Pauline aussi !) essayons de rassurer Louis … Un des hommes montrent aux petits une vidéo de son gamin récitant son compliment pour la fête des pères sur son smartphone … Le temps passent, les coups de téléphone se poursuivent, nous attendons !
Une voiture arrive, nous imaginons que c’est la raison de notre attente : les gardes ne veulent pas que nous circulons à pied dans le port à cette heure avancée avec deux moutards (ce qui nous arrangerait franchement car nous ne voulons pas vraiment faire 5 kms à pied dans cet endroit assez glauque). Mais les nouveaux venus (dont un qui semble être un chef) nous demandent à nouveau quel est notre bateau, nos noms, etc. Un docker apparaît et nous annonce très sérieusement que le Grande Africa est déjà parti … Or, nous le voyons au loin et Serguey nous a bien répété que nous devions être rentrés pour 7h00 du lendemain matin … Louis refond en larmes car il croit le docker !!! Attente et palabres inutiles, nous ne savons toujours pas exactement pourquoi nous restons sur place mais les gardes sont rassurants. Un bus navette à moitié vide passe, nous faisons un pas vers la route mais le voilà déjà parti … Zut. Louis pleurniche, Poupoune se fâche sur lui, nous rions jaune …
Un nouveau véhicule arrive : un minibus assez clean. Il décharge des marins. Un garde s’élance vers le chauffeur et palabre. Le minibus part dans la direction opposée à celle qui nous intéresse. Le garde (le chef) nous interpelle et nous ouvre les portes arrière de son pick-up. Nous nous entassons tous les quatre à l’arrière ; lui monte comme passager. Louis arrête de gémir mais tire la tête. La voiture démarre à fond de balle. Un camion barre la route ; le chauffeur met la sirène et les gyrophares bleus en route et le dépasse à toute vitesse … Nous arrivons à notre terminal et essayons d’expliquer que c’est bien ici qu’il faut nous déposer. Le garde ne nous écoute pas, il intime au chauffeur de redémarrer … Nous disons adieu à nos casques que Serguey nous avait pourtant demandé de ne pas oublier à notre retour. Nous essayons de le dire mais abandonnons bien vite. La voiture rentre dans notre terminal. Le garde nous demande nos passeports, nous lui donnons nos copies. Il redemande nos passeports ; nous ignorons sa requête car nos passeports sont dans le bateau. Sur les quais, l’activité est encore intense à cette heure et le véhicule se fraie assez difficilement un passage entre les grues, les monte-charge et autres véhicules imposants. La voiture s’arrête au pied de la rampe d’accès au bateau. Françoise fait mine de sortir ; le garde referme la porte à son nez. Nous attendons. Il sort avec nos copies et s’engouffre dans le bateau, revient 5 minutes plus tard et vient parler au chauffeur en nous ignorant. Le fou rire prend Françoise car elle comprend qu’il nous mène en bateau … Il veut nous intimider, nous jouons le jeu. Trente secondes plus tard, il ouvre la porte à Pauline et fait un top-là avec elle ; idem pour Louis. Nous les remercions et rentrons dans notre bateau, soulagés ! Serguey et Ventsi sont là et nous accueillent comme si nous revenions d’un autre monde. Ils ont l’air si heureux de nous voir que Françoise n’en peut plus, elle éclate de rire … est-ce nerveux ? Oui, certainement un peu ! Pauline a adoré, Louis moins. Nous allons nous doucher et nous coucher après cette magnifique journée … Ha, que la vie est belle !
Le christ se dévoile à nouveau … oui, oui, c’est le petit point isolé en haut !!!