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Patagonie … Nous voilà

Je vous préviens : ce post est très long … Bon courage !

14/10 Après une session internet pour les cours des petits, nous prenons vers 15h00 (enfin !) le chemin de la costa (ruta 1).

Premier arrêt quelques kms plus loin : la loberia avec quelques centaines d’otaries. Nous visitons le petit centre d’interprétation où il y beaucoup d’animaux empaillés et nous admirons (et cela sent très mauvais) une baie où viennent se reproduire les otaries ! Quel spectacle son, lumière et odeur (surtout) ! Vous n’avez que la lumière, c’était finalement le moins impressionnant, sorry !

Nous reprenons la route qui est devenue piste entretemps mais comme dit Dominique : des pistes comme cela, il en veut bien tous les jours ! La route est bonne et le spectacle magnifique : tantôt, nous sommes dans les dunes, puis dans des collines fleuries avant de retrouver des falaises et ce, quasiment toujours avec vue sur la mer. Nous adorons !

Fin de journée, nous nous arrêtons le long de la côte au sommet d’une dune fleurie. Le lendemain, nous flânons toute la matinée sur la plage à ramasser des coquillages, voir notre première baleine au loin, chercher des fossiles et … écrire notre nom dans le sable.

Le temps se couvre et nous reprenons la route à regret … Nous subissons rapidement un véritable déluge. Nous avions presque oublié ce qu’était que la pluie … Vous devez connaître, non ? Cette pluie qui vous rentre dans le corps et vous fait frissonner en permanence, cette pluie qui donne vite l’impression que tout colle contre la peau !

Nous roulons vers le sud avec l’espoir d’apercevoir une éclaircie … en vain ! Nous arrivons à Sierra Grande en fin de journée en espérant visiter une mine de fer le lendemain … Pas de chance, la mine a été vendue à des chinois et remise en activité ; elle n’est plus « visitable ». Dommage car elle faisait quand même 96 km de long et 400 m de profondeur.

Nous continuons notre route et décidons de quitter la ruta 3 à nouveau pour Puerto Lobos … Quelle idée saugrenue, me direz-vous ? Vous avez bien raison car la piste jusqu’à Puerto Lobos est pourrie, on roule de nuit et il pleut, génial ! Bon, je me tais car c’est moi qui ai indiqué le chemin ! En plus, puerto Lobos, c’est ça :

Bon, nous avons super bien dormi car il faisait calme … No comment, thanks ;-)

Mais le pire reste à venir et ça, ce n’est pas de ma faute … Je me dis qu’étant donné l’état de la piste, il serait préférable de rebrousser chemin et faire le détour via la ruta 3 mais mon Loulou n’a pas fait ces 20 kms dans la boue pour rien et décide de continuer sur la ruta 1 pour faire 60 kms … en 3 heures ! Admirez plutôt :

En arrivant à la jonction avec la ruta 2, nous découvrons un magnifique rond-point tarmaqué et sommes tout étonnés que Titi ne tressaute plus de toutes parts à chaque tour de roues. Ce calme soudain dans le camion nous surprend tous. Nous nous dirigeons enfin vers cette fameuse péninsule qui se fait tant désirer … Quelques kms plus loin, et au milieu de nulle part à nouveau, une station de péage d’accès à la péninsule nous laisse entrevoir la possibilité de pouvoir enfin pénétrer dans cette presqu’île qui, dit-on, est magnifique ! Quelle déception dès lors d’entendre le garde nous expliquer que toutes les pistes sont fermées à cause de la pluie (nous comprenons, bien sûr !) et que, seul le village de Puerto Piramides reste accessible …

Nous rebroussons chemin mais pour aller où …

C’est là que j’ai ma deuxième idée de génie en quelques jours : allons à la plage Doradillo, bien sûr ! C’est gratuit et il y a aussi des baleines. Nous y attendrons le retour du beau temps.

Nous arrivons en fin de journée à Punta Ameghino et, alors que nous parquons encore Titi, nous voyons déjà notre deuxième baleine à l’horizon …

Nous sommes comblés et crottés de boue ! La terre est ici une sorte d’argile qui colle aux semelles en moins d’une seconde et forme une agréable couche épaisse et pesante qui donne l’impression de faire de la muscu plantaire en permanence ! Quelle chance qu’il y a la baleine, me direz-vous … et vous avez bien raison.

Nous resterons à patauger dans la mélasse pendant deux jours, histoire de grandir de quelques centimètres … Mais non, nous attendons le feu vert pour aller à l’assaut de la péninsule, pardi !

Pendant l’école, nous verrons des baleines réaliser des cabrioles dans l’eau … Ceci toujours à une distance respectable mais, depuis notre mirador naturel, nous apprécions !

Un autre compagnon restera pendant deux jours avec nous sur le rocher juste en-dessous de nous.

Enfin, Pauline verra un animal de très près dans les broussailles et, à force de descriptions, nous en déduirons qu’elle a vu un zorrino … Chançarde !

18/10 Nous quittons de bonne heure notre bivouac pour rejoindre Puerto Madryn afin de faire le plein de victuailles … C’est que cela mange deux petits loustics qui passent leurs journées au grand air … Nous pensons être pour midi à Puerto Madryn mais sans compter les dépannages que Titi doit effectuer car la piste est une vrai patinoire ; nous en désembourbons trois ! Le premier, c’est drôle ;

le deuxième, déjà un peu moins

et le troisième, c’est une famille avec des petits enfants … Nous ne pouvions pas les laisser là !

Titi reste imperturbablement sur la route et remet doucement ces différents véhicules sur le droit chemin ! Dominique est crotté et Titi aussi ! Nous devons absolument trouver un carwash pour camion et une lavanderia pour les habits (4 machines que nous ferons !!!)

19/10 Nous voilà tout propres, tout beaux et les cales sont remplies à stock ! Nous pouvons à nouveau nous présenter à l’entrée de la péninsule car le baromètre est définitivement à la hausse ! Nous dormirons à Puerto Piramides, petit port possédant une rue hyper touristique alternant cafés, restos et organisation de voyages en bateau pour aller voir les baleines … On assiste impuissant à un ballet de bus et minibus promenant des touristes d’un jour … Nous décidons d’être tôt sur les routes demain matin afin d’éviter cette cohue !

20/10 À 8 heures tapantes, nous roulons vers la Punta Norte, il n’y a qu’une voiture au loin devant nous … Nous nous arrêtons plusieurs fois pour admirer tantôt un groupe de guanacos, tantôt quelques maras, des nandous, ou pour tout simplement admirer les alentours.

Arrivés à Punta Norte vers 10h, nous découvrons quelques éléphants de mer que nous admirons pendant un long moment.

Nous ne sommes que trois véhicules présents et comprenons assez vite que les minibus ne s’arrêtent que quelques minutes à cet endroit … Le temps est superbe et nous restons là à regarder la marée monter tout doucement ; nous entamons la conversation avec le guadaparque qui nous propose de courir jusqu’à la Caleta Valdes pour éventuellement voir un orque … mais ce n’est pas vraiment la bonne saison, nous dit-il également.

À son grand étonnement, nous déballons notre pique-nique et mangeons à notre aise sur le parking ; les enfants mangent sur le toit du camion. Tout à coup, ils dévalent du camion et nous disent tout excités qu’ils ont vu un tatou ou plutôt un peludo … Nous nous mettons tous les quatre à chercher le peludo dans les taillis quand il surgit à nos pieds et traverse furtivement le parking. Nous sommes comblés, c’est notre premier peludo.

Nous réalisons également et ce, grâce aux nombreux panneaux explicatifs dans le parc, que nous avions vu un mulita en Uruguay (même famille mais aspect un peu différent).

Cornélia et Werner arrivent entretemps, ce sont des compagnons du Grande Africa ; nous sommes contents de les revoir et nous leur faisons rendez-vous à la plage Pardeles dans quelques jours.

Après cette pause déjeuner, nous partons dire au revoir aux éléphants de mer et à Francisco, le guadaparque. Il est tellement content d’avoir une famille aussi intéressée par son point d’arrêt qu’il se met à nous présenter tous les orques habitués des lieux en nous montrant un album photo et des vidéos prises sur son GSM. Il nous explique leurs habitudes, leurs caractéristiques, la différence entre les mâles et les femelles et nous avoue très franchement que nous n’avons aucune chance d’en voir à cette période … Super rencontre avec un sympathique bonhomme qui cherche éventuellement une belge pour passer le restant de ses jours avec lui (je lui avais promis de faire passer le message, voilà qui est fait !)

Direction Caleta Valdes, changement de décor car la Caleta est une fine bande de terre longeant les côtes sur 30 kms.

On y voit des pingouins de Magellan et des otaries …

Mais également nos amis belges avec qui nous prenons d’emblée un apéro improvisé pour le plus grand bonheur des enfants ! Rendez-vous est également pris pour le lendemain à la plage Pardelas.

Il est 19h00, nous sommes à plus d’une heure de Puerto Piramides et nous ne pouvons normalement plus rouler sur les pistes après 20h … Que faire ? Nous continuons la route vers le sud vers Punta Delgada et, sur conseil de Barbara et Jan, accostons Roberto qui vit au bord de la falaise dans une petite maison. Il est d’accord pour que nous passions la nuit à côté de chez lui ! Super. Nuit, on ne peut plus calme dans un bel endroit, voyez plutôt :

Roberto nous fait visiter les lieux le lendemain et nous lui offrons une bouteille de « Chatte » de Neuvillers ; il est tout heureux ! Près de chez lui se trouve également un chalet qui fut le décor d’un film : « El faro de las orcas ». Superbe rencontre à nouveau.

Direction vers la laguna chica avec ses eaux roses … autre moment de contemplation d’une nature toujours aussi étonnante ! Cette lagune salée est située à 16 m sous le niveau de la mer. Elle présente des reflets roses grâce à de minuscules crevettes (10 mm) nommées Artémia Salina. C’est plus beau en réel que sur les photos, pas de chance !

Et nous arrivons à la fameuse Punta Pardelas pour 13h où nous retrouvons tous nos amis … et les baleines. Alors que nous sortons de Titi, elles font des saltos au loin … et puis plus rien !

22/10 Nous passons la journée à essayer de voir quelques baleines mais elles se cachent un peu. De temps en temps, nous en apercevons l’une ou l’autre au loin …

Nous rencontrons également Jack et Christine, deux français. Jack est photographe animalier professionnel.

23/10 Ballade à pied jusqu’à Punta Piramides depuis Puerto Piramides … Il fait venteux, le sable pique aux mollets et aux yeux mais la promenade vaut le détour ; nous y voyons une colonie de lions de mer un peu en pétard les uns contre les autres et cela fait un de ces boucans ! Derrière eux, nous apercevons le passage d’une baleine.

24/10 Après l’école et le retour d’une météo plus calme, nous reprenons le chemin de Punta Pardelas où nous retrouvons Hiltrud et Siegfried que nous avions rencontré à l’Hôtel Suiza en Uruguay entourés maintenant de toutes une « colonie » de camions suisses et allemands. Hiltrud est toujours aussi spontanée et les enfants la trouvent vraiment trop chouette !

Nous nous installons et décidons de faire notre premier pain avec notre fameuse marmite ; cela a donné ça :

(no comment, please !)

Ben, figurez-vous qu’en grattant le cm de croûte brûlée, le pain était très bon et nous l’avons entièrement mangé !

Et puis, nous passons des heures à observer l’eau, sa surface et tout mouvement anormal des vagues pour voir ces fameuses baleines franches australes … Les enfants jouent sans arrêt dans les falaises et le long de l’eau et nous les appelons lorsqu’on en voit une.

Le principe est très simple, il faut se poser à un endroit et attendre … le problème est l’endroit à choisir car lorsqu’on choisit la pointe de droite, les baleines sautent au bout de la pointe de gauche ; lorsqu’on se lève tard, les autres vous disent en avoir vu une à 2 mètres faire un saut totalement hors de l’eau et lorsqu’on est juste à côté, on a généralement pas l’appareil photo avec soi … L’observation des baleines comprend une part de frustration … jusqu’au moment où j’ai choisi le bon rocher, j’ai mon appareil photo et le baleineau fait 5 passages sous mes yeux, là à moins de deux mètres … j’en tremble encore d’émotions. D’accord, ce n’est pas un salto ou une queue hors de l’eau mais c’en est d’autant plus original, non ?

Un baleineau pèse à la naissance 4500 kg et mesure 4 à 5 mètres. Une baleine adulte peut peser jusqu’à 45 tonnes (soit 7 autobus) … Après, on en a encore vu plusieurs mais, pour moi, ce baleineau fut réellement un magnifique cadeau du ciel … Dominique et Pauline en ont vu 4 de très très près également et enfin, Pauline et Louis, en ont vu une montrer ses fanons à moins de 5 mètres. Pauline et Louis nous ont également avoué que, vues du haut de la falaise, elles étaient vraiment impressionnantes … Merci les gars de nous le dire maintenant ;-(

Louis a également trouvé 3 dollars de mer, ce sont de très jolis fossiles en forme d’étoiles de mer et Dominique essaie d’en détacher un de la roche comme souvenir de cette plage un peu magique !

26/10 Réveillés à 5h30 par la tempête de vent venant de la mer … Nous voilà tous dehors pour le clicher de l’année ! Et nous filons vers Puerto Madryn car Titi n’aime pas le sel et il en prend plein les narines avec ce vent !

27/10 Super ballade en famille jusqu’à l’écomusée de Puerto Madryn. Magnifique découverte au cœur des sons de la baleine, nous sommes impressionnés. Explications du principe des marées, du relief des fonds marins, découvertes des organismes vivant en eaux profondes et compréhension de la pyramide alimentaire avec l’orque au sommet n’ayant pas de prédateurs, et enfin, sensibilisation sur l’impact de la vie humaine sur l’écosystème marin … Pauline et Louis sont très fiers d’avoir observé des baleines sans prendre un de ces nombreux bateaux qui perturbent considérablement la vie maritime juste pour assouvir les besoins d’un tourisme de masse. Bon, Titi pollue aussi un peu les ptits gars mais ça, c’est pas grave ;-)

En revenant, nous nous promenons dans un des nouveaux quartiers de Puerto Madryn … jugez plutôt par vous-même :

28/10 Direction Punta Ninfas, dernière halte autour de la Péninsule … Puntas Ninfas, il faut la mériter car la piste est mauvaise sur les 20 derniers kms mais quelle beauté au bout de la piste … Et puis, nous sommes à nouveau seuls au monde avec la mer, le vent et des bateaux de pêche à l’horizon !

Le lendemain, Christine et Jack nous rejoignent et nous descendons la petite centaine de mètres de falaise pour rejoindre la plage et se trouver au milieu des éléphants de mer lézardant au soleil … Super moment à nouveau d’approche de ces animaux qui nous regardent paresseusement ou méchamment en fonction de leur sexe !

Et puis, le cœur un peu gros, nous nous détournons de la péninsule pour rentrer un peu dans les terres car, pour ceux qui nous connaissent un peu mieux, vous devez malgré tout admettre que rester aussi longtemps en contact avec le sable et sans la moindre vue d’un arbre verdoyant relève de l’exploit pour Dominique et moi et devait vraiment valoir le détour … Et nous ne sommes pas déçus, ha que non ! Mais où sont-elles ces montagnes, car nous arrivons !

Vue à 360° près de Punta Ninfas


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