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Le train sifflera trois fois

Nous quittons le pétrole et ses cigognes après Caleta Olivia.

Ce jour, nous dormons à Jamarillo … Le vent est tombé, la lumière est superbe et la gare, juste magnifique !

Oui, oui, la végétation reste penchée même sans vent, c’est étonnant. C’est une des manières de pouvoir vous expliquer le vent ici … Il peut se lever en deux minutes par ciel bleu et sans nuages ; il est fort, constant et fatigant. Et quand il y a des nuages, ceux-ci ne bougent quasiment pas alors que nous subissons des rafales de 100 km/h au sol ! Rien ne l’arrête, souvenez-vous : la pampa est plate.

Je suis donc tombée amoureuse de cette petite gare. Ici, l’histoire est assez similaire à celle de Gaiman ; le train a été construit pour relier Puerto Deseado à Sarmiento.

Le village est mortel mais près du parcours santé, il y a l’eau potable et l’électricité ! Cela vaut de l’or pour des voyageurs au long cours comme nous.

Après une analyse minutieuse de la carte, je me rendis compte que nous ne verrions point de « lobos marinos de dos pelos » si nous n’allions pas à Cabo Blanco … Je décidai donc de convaincre le reste de la famille de faire ce petit détour supplémentaire et j’y parvins avec mon caractère persuasif, vous vous en doutez ;-)

Mais c’est quoi ces lobos marinos de dos pelos ? Hé bien, ce sont des lions de mer plus petits et plus élégants que les lobos marinos de un pelo (eux sont très communs dans le coin).

Nous prenons donc la piste n°68, puis 14 et enfin, 91 pour aller à Cabo Blanco. La piste est belle, un peu plus variée que la pampa monotone avec là, une lagune asséchée, puis plus loin, des vallons obligeant le conducteur à tourner son volant ; geste assez rare dans la pampa où il y a tout au plus un virage tous les 50 kms … nous voyons aussi beaucoup de moutons et comme d’habitude, des maras, des peludos, des guanacos et des nandous. Les grandes différences avec les pistes plus fréquentées sont le caractère farouche du bétail peu habitué à voir passer des touristes (vive le klaxon qui amuse bien évidemment les petits) et la qualité de la route (oui, oui, au moins une piste est employée, au meilleur, elle est !).

Mais un autre sentiment nous accompagne également aujourd’hui, celui de jouer dans un western. Au fil des estancias que nous traversons, toutes plus mortes les unes que les autres, nous découvrons ceci à l’entrée d’un passage ;

plus loin, une tête de mort prévient le voyageur qu’il est préférable qu’il ne reste pas trop longtemps dans le coin ; enfin, au cabo (cap), un homme nous ignore alors que l’habitant du phare surgit de nulle part au moment le moins attendu …

Tous ces faits donnent un air très sinistre au lieu et ne nous incite pas à rester dans le coin pour la nuit. Nous avons malgré tout admiré pendant un long moment la mer et ses otaries à deux poils, ainsi que des dauphins et nous déguerpissons vers Puerto Deseado !

08/11 Après l’école, nous faisons une grande balade à vélo le long du delta du rio Deseado dans un paysage sec où le rio, uniquement alimenté par la marée à cette saison, abrite une faune ailée assez diversifiée. Le rio forme un canyon dont les parois s’effilochent à maints endroits laissant apparaître de petites criques et plages assez agréables pour pique-niquer. Les multiples montées et descentes dans des chemins très rocailleux parviennent à déglinguer la garniture de la chaine de vélo de Louis mais aucune crevaison n’est à déclarer, un vrai miracle !

09/11 Nous avons réservé depuis deux jours déjà une excursion sur l’île aux pingouins, nous sommes tout excités et le réveil est beaucoup plus matinal que d’habitude ! À huit heures sonnantes, nous sommes déjà dans le bateau, nous sommes au total 6 adultes et 7 enfants, tous francophones ! En effet, nous sommes avec les «jeMABILLEetonDECAMPE », famille française bien sympa vivant en Norvège et voyageant en camping-car québécois (juste pour brouiller les pistes ;-) ).

Journée magnifique et ensoleillée lors de laquelle nous verrons des dauphins (de Commerson et austral), des otaries et lions de mer, des oies australes, des pingouins de Magellan et des gorfous sauteurs dont les sourcils sont relevés de plumes jaunes leur donnant un air de bandits, des cormorans royaux, gris, des huitriers et des gaviotas (mouettes locales). Nous sommes émerveillés car nous sommes seuls sur l’île avec un super guide et un sympathique chauffeur !

Nous verrons même nos premiers « pichones » (bébés pingouins) !

Nous recommandons à tous les voyageurs de faire cette excursion car, non seulement, la faune est exceptionnelle mais également car l’organisateur « Darwin » est génial. Les enfants se sont pris d’amitié avec Roxanna et les adieux furent vraiment douloureux ! Merci à toi d’avoir gâté les enfants de la sorte ! Nous ne t’oublierons pas !

Bon, il faut continuer. Direction un autre Bosque Petrificado par le chemin le plus court, soit la piste : une bien drôle de piste qui alterne entre morceau tarmaqué et chemin non entretenu …

La raison est assez simple : il y a des mines d’or dans le coin et donc des investissements … Mais hé, stop, calmez-vous, rasseyez-vous, pas besoin de foncer ici pour autant car, franchement, cela n’a pas l’air d’être l’eldorado non plus vu les morceaux de routes tarmaquées commencées et non terminées depuis, selon nous, quelques mois, voire années ! Avec tout cela, la route la plus courte devient la plus longue car la route qui passe sur l’estancia La Herradura est barrée par une barrière cadenassée. Pas de chance, nous irons jusqu’à Tres Cerros pour remonter vers notre destination. Dans tout malheur, il y a une part de chance : à la station YPF, nous rencontrons une autre famille française hyper sympa (le five motion tour) et nous ferons l’école de concert ! C’est une bonne chose car les enfants sont toujours plus motivés quand on voit d’autres enfants travailler, n’est-ce pas, Pauline ;-)

Nous arriverons donc en milieu d’après-midi en ce jour anniversaire d’armistice dans le parc national où nous serons une fois de plus seuls avec des géants vieux de 150 millions d’années.

Ceux-ci sont tombés sur place et sont donc originaires de l’endroit. Le volcan responsable du ravage est au loin, et s’appelle « La madre y el hijo » (la mère et l’enfant).

Le musée du parc est très petit mais très didactique pour les enfants … et les parents !

Il est interdit de bivouaquer dans le parc, nous sortons donc du parc et dormons en pleine nature à l’affut du puma … mais puma, il n’y eut pas !

Nous descendons la magnifique Ruta 12 jusqu’à Gobernador Gregores

et nous filons toujours plus au sud vers Comandante Luis Piedra Buena où nous vivrons une très belle aventure mais ce sera pour la prochaine fois !

Et sur la route, nous voyons nos premiers flamants …


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