Nous passerons brièvement à Rio Gallegos (2 jours) où nous serons dans un resto alors que l’Argentine est en train de gagner au foot contre la Colombie et l’ambiance est à la fête, sympa ! Il faut dire qu’il venait de prendre une raclée contre le Brésil … On est parti à la mi-temps !
Nous décidons ensuite de visiter la plus grande colonie continentale de pingouins de Magellan au Cabo Virgenes … Histoire de voir l’entrée du canal du Détroit de Magellan avant de pénétrer en Tierra del Fuego.
Quelle bonne idée, la piste est stabilisée comme ils disent à l’office du tourisme … Ha oui, mais franchement, elle n’est pas bonne pour un sou ! Nous roulons à 30 km/h pour effectuer 120 kms … En fait, nous découvrons une activité économique intense dans le coin ; il y a du pétrole et, ici, on l’exploite activement. Nous nous retrouvons donc avec du trafic comme nous n’en avons jamais vu sur toute la Ruta 3 et une piste défoncée à cause du va-et-vient incessant des camions.
Au bout de la piste, il y a un phare,
une usine gigantesque en construction et … une colonie de pingouins bien malheureux, là au milieu de cette révolution dont ils ne connaissent pas les enjeux mais en subissent les conséquences immédiates.
Nous irons les voir et les revoir car ils sont vraiment très mignons. Nous verrons aussi beaucoup de petits et nous serons donc contents d’avoir fait le déplacement. Nous sommes bien tristes de les laisser en si mauvaise compagnie …
Louis nous construit évidemment un phare en Lego avec sa lampe de poche qui s’allume automatiquement sur simple pression d’une antenne et qui tourne comme les vrais phares !
Bon, maintenant, il faut retourner … 120 kms en sens inverse car le raccourci vers la frontière n’existe plus … Chouette ! Et, vas-y que je te secoue, pauvre Titi !
Nous ferons un passage éclair à la Laguna Azul (magnifique volcan éteint). Les enfants prendront quand même le temps de descendre jusqu’au lac intérieur.
Et, en soirée, nous passerons la frontière chilienne en voyant deux gauchos (enfin !) et nous irons dormir devant la mairie de San Gregorio où nous verrons encore un gaucho ! Nous n’en avions plus vu depuis Gaiman … Pour le mythe du gaucho dans la pampa, on repassera donc !
Le Chili nous enchante directement … Les paysages sont beaucoup plus variés, tout paraît plus propre mais il est impossible de trouver de l’argent … Pas de banques, pas de bureaux de change à l’horizon, pas de distributeurs, peu de magasins … Mais comment font-ils ? Nous voilà donc en terre étrangère sans le sou ! Pauvres de nous !
19/11 Nous traversons le Détroit de Magellan par temps couvert et essayons de trouver une auberge pour nous restaurer car notre frigo est parfaitement vide … Nous ne pouvons rien importer au Chili comme nourriture fraiche (légumes, fruits, viandes, œufs, etc). Nous avions donc vidé le frigo.
À Cerro Sombrero, nous découvrons une auberge locale où nous mangeons le plat du jour (soupe de crustacés, merlu au riz parfaitement parfumé et flan au caramel) avec les ouvriers locaux et un ténor bien sympathique qui se met subitement à chanter alors qu’il apprend que Louis joue de la trompette ; le tout sous l’œil attendri de la patronne créole. Nous payons en pesos argentins et demandons de rendre de la monnaie en pesos chiliens, nous voilà riches avec 10.500 pesos chiliens (soit 15 euros).
Nous continuons notre route jusqu’au croisement de Onaissin où, comme par enchantement, nous tombons nez à nez avec un rallye tout droit sorti des années ’70. Dominique est aux anges. Pour les connaisseurs, voici quelques photos :
À peine plus loin, nous arrivons à la réserve des pingouins Rey. Nous sommes un peu tard et négocions l’accès gratuit à la réserve le lendemain matin. Un moment de pur bonheur à observer ses grands pingouins, proches cousins des pingouins empereurs ! Ils sont beaucoup plus élégants que les manchots de Magellan et, leurs petits (rapidement aussi grands que les adultes) mettent quasiment un an à muer complètement (ce sont les nounours bruns au milieu des autres).
Nous bivouaquerons un peu plus loin avec José, Patricia, Baptiste et Laura qui voyagent depuis quelques années autour du monde. Occasion de prendre l’apéro pour échanger nos aventures pendant que les 4 enfants jouent dehors. Le lendemain matin, les enfants ont bien du mal à se séparer … Jouer avec d’autres enfants francophones reste un must pendant le voyage.
Nous repassons voir nos copains les pingouins et, sur conseil du guardaparque, prenons la route vers Russfin car, nous dit-il, il y un parador (station-service) attenant à une scierie en activité … Ces simples mots nous convainquent immédiatement car sont, à nos yeux, synonymes de petit magasin (donc pain) et activité intéressante à découvrir !
Mais, voyons, ce serait trop simple … Pas de magasin, donc ! Mais, heureusement, un sympathique chef de chantier nommé Segundo qui veut bien nous vendre du pain de la cantine de la scierie.
Nous prenons également rendez-vous avec lui lors de notre retour pour la visiter !
Direction le Paso Bellavista maintenant mais, à cause de nos cartes divergentes, nous prendrons la mauvaise direction et passerons donc en Argentine via le Paso San Sebastian totalement dénué d’intérêt. Avant la frontière argentine, nous sommes ralentis par des moutons !
Dominique sur le front duquel il est écrit « Demandez-moi ce que vous voulez ! » se fera une fois de plus accoster pour réparer le pneu d’un automobiliste malchanceux ! Nous arriverons donc à Rio Grande vers 22h sans plus rien à manger. Parqués le long du front de mer, un zouzou dans une voiture avec la musique à donf nous tiendra éveillés une bonne partie de la nuit. Merci !
21/11 Vidange de Titi, téléchargement des cours des petits et remplissage des cales sèches. RAS, donc.
Ensuite, pendant 2 jours, nous vivrons comme des Robinsons au lac Yehuin. Du pur bonheur … à part les moustiques qui mangent littéralement les petites fesses de Poupoune. En arrivant, nos deux parfaits apprentis campeurs monteront leur tente, feront une opération « Commune propre » (bivouac propre sans jouets à la clef) et nous réveilleront la première nuit à 1h30 du matin pour nous rappeler qu’ils sont toujours bien vivants dans leur tente.
Le matin suivant, ils partiront repérer le poisson à 5h30 et cuiront des croissants en terre cuite dans le feu de camp entretenu par Papa. Ils s’amusent comme des petits fous et nous faisons de menus travaux indispensables à la vie nomade (pain, lessive, révision du camion, rangement) mais nous profitons également de ces quelques jours pour lire, pour sortir la canne à pêche pour le plus grand plaisir de Pauline et profiter du bon temps car l’endroit nous plaît vraiment.
À contrecœur mais aussi impatients de vivre de nouvelles aventures, nous quittons notre lac pour rejoindre Ushuaia. Oui, oui, Ushuaia, le bout du monde …