16/12 Nous faisons seulement 500 mètres sur le continent que nos amis « Les Verts » se garent à côté de nous ! Rendez-vous est pris au bout de la Ruta 9, point carrossable le plus au sud du continent américain.
Ce soir, nous nous faisons plaisir et allons au resto. Nous mangeons des spécialités délicieuses de la mer et, alors que nous terminons le repas, nous engageons la conversation avec nos voisins de table qui sont français mais résidents à Rio. Super rencontre à nouveau !
Le lendemain, nous prenons la route vers le sud et admirons les galipettes des dauphins dans le détroit de Magellan après avoir refait le plein de vivres et gasoil à Punta Arenas. Nous sommes également informés qu’un incendie s’est déclaré à San Julian et que nous risquons d’y être bloqués.
18/12 Nous forçons quelque peu le barrage policier de San Julian en promettant de ne pas nous y arrêter pour rejoindre le bout du monde chilien. Le spectacle est désolant ; une immense tourbière est en feu depuis des jours et, chaque année, des incendies détruisent des hectares de forêts, tourbières et buissons. Les traces de ses ravages sont bien visibles sur le terrain.
Nous passons notre chemin et découvrons un tout autre décor au bout de la Ruta 9. Les Verts sont également présents. Nous entreprenons de faire la balade jusqu’au phare Isidro mais la promenade, bien que parfaitement plate, s’avère être bien fatigante. Le revêtement alterne entre galets, sable et rochers glissants.
Les 10 kms de marche nous paraissent bien longs contrairement aux randonnées précédemment effectuées. Nous revenons vers 19h au camion bien las et fatigués mais un apéro avec nos amis nous fait rapidement oublier nos maux.
19/12 Il est temps d’égayer le camion pour les fêtes. Après l’école et avoir dit pour la énième fois au revoir aux Verts qui nous quittent pour rejoindre Puntas Arenas, nous créons nos décorations de Noël avec les moyens du bord : papier vert pour l’impression des assurances, berlingots de lait pour leur revêtement intérieur argenté, maïs coloré de la marraine de Louis, carton d’œufs, essuie des mains déchiré, rouleau de papier WC, marqueurs, crayons, aquarelles et … beaucoup d’imagination !
Chouette activité familiale qui se termine par un hockey sur la route aux moyens de bâtons et d’un palet en bois. Les hommes gagnent 4 à 3 contre les femmes. Finalement, Pauline et moi tapons un peu la balle (de tennis) avant de souper. Nous sommes seuls au bout du monde, à l’abri du vent et nous apercevons des dos et jets de baleines bleues à l’horizon. Haaa, que la vie est belle !
20/12 Début de notre remontée vers le nord en repassant par Punta Arenas pour envoyer nos vœux de fin d’année. Nous parquons également à côté d’une plaine de jeux où les enfants s’en donnent à cœur joie sur un petit mur d’escalade. Les enfants du cru les regardent avec admiration car, malheureusement, beaucoup d’enfants sont ici en surcharge pondérale et paraissent bien patauds à côté de nos deux cabris.
Nous passons quelques heures au café Montt pour son très bon Wifi et pour le plus grand plaisir de Louis qui déguste un café glacé dont il nous parle encore quasiment tous les jours. Au moins, ces cessions internet se passent agréablement grâce au plaisir gourmand de nos enfants !
Nous reprenons la ruta 9 pour rejoindre Puerto Natales et son très beau parc national « Torres del Paine ». Pour éviter la pampa bien monotone que nous avions quittée avec grand plaisir en terre de feu, nous bifurquons sur la ruta 50 qui longent les fjords du sud chilien. Nous voyons sur moins de 100 kms des paysages très variés : la pampa, la mer, les collines, les montagnes. La faune est également très variée : oies, cygnes à col noir, guanacos, vaches, moutons, chevaux, etc.
Nous apprécions beaucoup cette route qui nous permet de découvrir une activité économique moins visible sur les grands axes routiers. Des hectares entiers de forêt ont été volontairement brulés et/ou abattus pour laisser la place libre à l’élevage.
Le bois en surabondance n’est pas ramassé mais simplement aligné pour créer de multiples aires de pâturage. Le long des berges, on aperçoit également des fermes à poissons avec des enclos flottants dans les multiples criques. Les estancias sont soit d’élevage terrien, soit d’élevage marin. Nous bivouaquons au sommet d’une petite colline avec d’un côté l’estancia « Las Coles » et de l’autre, la nature, les chevaux sauvages et la mer : l’océan pacifique !
Le lendemain, nous aimerions bien pouvoir rejoindre Puerto Natales via cette route mais, soudainement, nous sommes arrêtés par une barrière cadenassée nous incitant à rebrousser chemin et à reprendre la bien monotone ruta 9.
Qu’à cela ne tienne, plus loin, nous vivons à nouveau une bien belle expérience.
Dans une pâture, nous apercevons des centaines de moutons et deux gauchos qui vont et viennent pour les rassembler. Nous rangeons de suite Titi sur le bord de la route afin d’observer la manœuvre de plus près. De fil en aiguille, nous discutons avec les parents des deux gauchos (un garçon et une fille) qui ont parqué leur pickup le long de la route et dirigent les opérations.
Il y a un chien « pasteur » très calme qui reste toujours près du troupeau et puis, autour du troupeau, de nombreux chiens éduqués pour rassembler les bêtes avec les gauchos s’affairent en tous sens.
Ils obéissent au sifflement de leur maître ; c’est impressionnant. Les gauchos peuvent les arrêter net, leur demander d’aller plus à gauche ou à droite sur une simple injonction : scotchant !
Le but de la manœuvre aujourd’hui est de déplacer le troupeau d’une pâture vers celle de l’autre côté de la ruta 9. Comme nous sommes là et habillés en couleurs bien criardes, nous pouvons les aider … trop cool. Nous voilà berger pour une heure. Nous devons marcher lentement derrière le troupeau tandis que Dominique, resté sur la chaussée, revêt son gilet fluo et ralentit la circulation. Nous poussons un troupeau de pas moins de 1300 têtes et l’entièreté (moins une récalcitrante) traverse la route en moins d’une minute : impressionnant ! Nous comprenons sans aucun doute l’expression : suivre comme un mouton !
Le père vient gentiment nous remercier pour l’aide et nous partons. Louis aimerait rester quelques jours pour « jouer » au gaucho plus longtemps mais l’occasion ne se présente pas ; les propriétaires de l’estancia sont déjà bien loin occupés à guider le troupeau plus en avant.
Enfin, en fin d’après-midi, nous arrivons à Puerto Natales. Nous cherchons d’emblée une lavanderia pour nettoyer le linge puis nous allons parquer près de l’office du tourisme pour vérifier la qualité du Wifi car nous voulons être fin prêts pour skyper avec la famille le jour de Noël.
24/12 Nous vaquons aux occupations habituelles citadines : courses, paiements en ligne, nettoyage, etc. Au fil de la journée, le parking se remplit de plus en plus avec des voyageurs au long cours … C’est ainsi que nous faisons connaissance avec les Boulegons mais aussi avec deux autres couples (un français et l’autre hollandais) et … Qui arrive en fin d’après-midi ? Les Verts ! Eric (Boulegon) propose de prendre l’apéro tous ensembles ; quelle bonne idée ! Il fait caillant mais vers 19h30, nous sommes tous sous l’auvent du bâtiment le plus proche pour lever notre verre en l’honneur de la naissance du petit Jésus … Moment super sympa, chacun prépare quelques toasts mais Louis est surtout intéressé par le foie gras que Françoise et Alain ont apporté. Il s’en lèche encore les babines ! Ensuite, chacun retourne dans sa case ; nous proposons à Alain et Françoise de passer la soirée avec nous. Nous mangerons une soupe de courges préparée par Françoise, puis du riz aux légumes avec des rips bien trop grasses et enfin des fraises à la crème fraiche « maison » ! Les petits veulent attendre minuit pour se souhaiter « Joyeux Noël » et puis, tout le monde retourne chez soi. Merci les amis pour ce beau moment passé tous ensembles !
25/12 Tous les voyageurs sont accrochés à leur portable pour communiquer avec la famille restée au pays. C’est toujours super émouvant et agréable de s’entendre et de se voir sur skype quand on est au bout du monde.
13-14-15/01/2017 Ce WE, c’est la campagne des Iles de Paix ! Nous vous permettons de vous rappeler de réserver un accueil chaleureux et généreux aux vendeurs de modules !!!! D’avance, et pour eux, nous vous en remercions !
