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Les belges du bout du monde

Mieux même, le Libramontois du bout du monde ;-) Depuis août 2016, nous nous sommes fixés un rendez-vous imaginaire avec un Libramontois vivant dans la région de Chile Chico … J’explique : pendant la foire de Libramont 2016, Juan Luis Raty est venu visiter la Foire et un article est paru dans Le Soir ; nous l’avons lu et conservé en prévision de notre passage sur place. Juan Luis est le fils d’André Raty qui a grandi à Libramont. Vous vous souvenez peut-être du magasin de graines Raty dans l’avenue de Bouillon …

Nous voilà donc en route vers Puerto Guadal et nous ressortons notre article afin de trouver André Raty … Autant chercher une aiguille dans une botte de foin mais nous sommes confiants car nous savons que sa fille tient une hosteria à Chile Chico. Arrivés dans le pueblo, nous demandons à des huesos (gauchos chiliens) s’ils connaissent André Raty ? ¡heu, el campo Raty, si, si, al campo Murta, dirección Puerto Tranquillo! Hoo, non, nous en venons justement ! Que faire ? Nous vérifions sur le GPS et nous sommes à l’opposé du campo actuellement. Nous sommes déçus mais nous aurons certainement plus d’informations à Chile Chico !

24/01 Nous prenons la route le long du lac « General Carrera » vers Chile Chico. Nous nous arrêtons assez rapidement pour visiter une ancienne mine de cuivre, de plomb et de zinc.

La mine se situe dans un endroit idyllique surplombant le lac.

Nous sommes seuls dans les décombres mais les différents espaces sont encore plus ou moins reconnaissables. Les petits ramassent de l’or et de l’argent … Nous voilà riches soudainement ! Avec tous les cailloux qu’ils ramassent pendant le voyage, nous surchargeons Titi !!!

Plus loin sur la route, nous découvrons une belle cascade.

Ensuite, nous allons d’émerveillements en émerveillements car, pour rejoindre Chile Chico, nous longeons le lac qui est toujours aussi splendide. Mais, de l’autre côté de la route, les collines et les montagnes sont aussi très belles. Elles changent de couleur au fil de notre parcours pour, soudainement, nous barrer la route.

Nous devons traverser « Las Llaves », petite chaine de montagne qui plonge littéralement dans le lac. Nous imaginons les moyens nécessaires pour construire cette route dans un lieu si retiré … Nous apprendrons plus tard qu’elle est assez récente et que Chile Chico (Petit Chili à l’inverse du grand Chili) fut longtemps enclavé entre, d’une part, ces montagnes et, d’autre part, le Rio Jeinimemi qui forme la frontière avec l’Argentine.

La route serpente à quelques centaines de mètres au-dessus du niveau du lac : c’est impressionnant !

Le chauffeur doit rester attentif tandis que moi, j’admire ! Et puis, nous descendons doucement vers la Pampa en passant par la Laguna Verde, qui porte bien son nom d’ailleurs. Il y a une énorme mine de cuivre en activité juste à côté.

Il fait nuit quand nous arrivons enfin à destination mais nous avons vraiment parcouru une piste magnifique … Amis voyageurs, si vous n’êtes pas encore passés par là, vous devez l’emprunter !

25/01 Nous nous présentons en tant que Libramontois à l’Hosteria de la Patagonia en milieu d’après-midi …

Nous ne nous attendons pas à grand-chose mais nous serons bien surpris en étant accueillis à bras ouverts par Niquette qui est assez étonnée de nous voir débarquer ainsi. Elle nous offre à boire et nous discutons de Libramont. Elle y a déjà été pour découvrir sa famille d’origine paternelle. Mauricio, son mari, apparaît et tombe amoureux de Titi. Niquette nous apprend également que son Papa vit à Cohaique en été et que nous pourrons très certainement lui rendre visite. Nous arrangeons un rendez-vous chez lui pour le mardi 31/01 en début d’après-midi.

Nous décidons de rester pour la nuit dans leur camping bien sympa à l’abri de grands peupliers arrêtant le vent : ce fameux vent que nous avons retrouvé de ce côté-ci des Andes. Pauline et Louis cueillent des prunes et s’incrustent assez rapidement dans la cuisine où ils font de la confiture, des biscuits, des tortas fritas … Ils sont enchantés de retrouver une vraie cuisine et de pouvoir aider ! De notre côté, nous profitons de ce petit havre de paix pour lire à l’abri des arbres fruitiers, ainsi que d’effectuer d’autres tâches plus pratiques …

Le lendemain, nous décidons de rester un jour de plus dans ce petit paradis. L’Hosteria de la Patagonia est en fait la maison familiale où Gabriel et Marie-Antoinette de Halleux ont élevés leurs 11 enfants après leur départ de Bruxelles en 1948. Leur fille ainée Jeannine s’est mariée avec André Raty, le seul Libramontois ayant participé à l’expédition. Leur histoire est contée par l’historien Jean Chenut dans un très beau livre intitulé : « Nous étions enfants en Patagonie » paru aux Editions Versant Sud.

La petite dernière de Jeannine et André, Véronica, surnommée Niquette, a repris avec son époux l’hosteria familiale afin de perpétuer la tradition d’accueil de ses grands-parents. Ils proposent des nuitées en chambres d’hôtes classiques ou plus originales (dans un bateau ancré en terre dans leur jardin),

des repas dans la très agréable salle à manger,

des emplacements gazonnés pour camper, un hot-tub extérieur chauffé au bois,

ainsi que des produits du terroir et j’oublie certainement d’autres choses ! C’est une adresse incontournable à Chile Chico ;-)

Les petits passent cette deuxième journée caniculaire à arroser le jardin et … à cuisiner des gâteaux, des brownies et des empanadas ! Nous recevons chaque fois un produit à goûter en famille, c’est délicieux !

Lorsque nous devons partir le vendredi matin, nous avons un peu les pieds de plomb car nous avons vraiment adoré l’endroit. Mais notre ferry, le Pilchero, nous attend ; il est réservé et part à 13 heures tapantes de Chile Chico pour Puerto Ibanez. Merci à vous, Niquette et Mauricio !

Nous débarquons en fin d’après-midi de l’autre côté du lac et découvrons quelques kilomètres plus loin la cascade « El salto del Rio Ibanez », étonnante tant son débit est monstrueux ; l’eau jaillit d’une faille avec une force incroyable. Nous n’avons jamais vu cela auparavant.

Pour rejoindre Villa Cerro Castillo, nous parcourons une piste bien agréable. Nous jouons à cache-cache avec le Cerro Castillo et des lagunes mais, malheureusement, il n’est plus possible de s’arrêter au bord de la route.

Depuis la traversée du lac, chaque centimètre carré de terrain est clôturé … Nous quittons définitivement une nature sauvage et non maîtrisée. Cela ne fait pas nos affaires car trouver un bivouac va devenir beaucoup plus difficile …

Arrivés à Villa Cerro Castillo, nous allons découvrir un autre site de « Manos » dessinées sur la roche. Le site est gratuit et ouvert à tout vent ; les dessins y sont malheureusement fortement endommagés. Nous trouvons finalement un bivouac proche de la ville dans des graviers le long d’une rivière.

28/01 Nous aimerions faire une partie de la randonnée du Cerro Castillo mais celle-ci est payante … Vous a-t-on déjà demandé de payer une randonnée dans la campagne en France, Suisse, Belgique ou Allemagne ??? Ici, on paie pour marcher … Nous sommes las d’ouvrir notre portefeuille à tout bout de champ ! Les Chiliens ont l’air de trouver cela normal mais, pour eux, les prix sont réduits également. Hé oui, il y les prix adultes et enfants chiliens et les prix adultes et enfants étrangers généralement doublés, voire triplés !!! Qu’à cela ne tienne, au départ de la randonnée, il y a une fête de coutumes locales et quand nous débarquons, nous participons bien involontairement au châtrage de jeunes agneaux, opération autrefois réalisée avec les dents ; oui, oui, vous lisez bien ! Nous voilà directement projetés dans l’ambiance !

Nous croisons à nouveau Sigo et Hilu qui nous confirment bien que la carretera australe entre Puerto Rio Tranquillo et Villa Cerro Castillo est exécrable ; nous sommes contents de l’avoir évitée !

La suite de la fête se déroule au centre du village. Nous découvrons le sciage en long, des mets locaux variés proposés aux villageois (les petits en profitent bien mais tout n’est pas délicieux, n’est-ce pas ?) et finalement, nous admirons un défilé de huasos, pilcheros et troupeaux de bétails divers ! Quand les bœufs passent en tirant leur charrette, toute la chaussée vibre sous nos pieds !

Vraiment agréable de participer à cette fête locale !

Après ce bain de foule auquel nous ne sommes plus du tout habitués, nous fuyons à l’autre bout de la randonnée du Cerro Castillo en espérant pouvoir y bivouaquer. Nous découvrons un lieu très charmant à l’abri des regards et le long d’une rivière. Pauline pèche et Louis joue le long du rivage.

29/01 Nous avons suivi le conseil de Tati Nathalie et avons cuit des œufs durs pour être sûrs de pêcher quelque chose … Nous partons en randonnée et suivons une très belle vallée. Nous arrivons à une première rivière et cherchons comment la traverser … Au bout d’un quart d’heure, nous nous rendons à l’évidence, il faut se déchausser ! Mon Loulou peste dans sa moustache et grommèle : « Encore heureux qu’on a pas payé … Ils ne sont même pas foutus d’aménager un minimum les chemins » et tout cela en esquissant un très joli pas de danse dans l’eau glacé !

Nous continuons notre marche et tombons sur un groupe de jeunes belges bien sympathiques en train de se rechausser … Allez, deuxième bain de pieds … Encore quelques kilomètres et nous atteignons enfin le petit lac repéré sur la carte. Les poissons sautent dans l’eau. « Allez, Pauline, sors la canne à pêche et ramène-nous du poisson ! » Mais ni les œufs durs, ni le temps pluvieux favorable n’aidera notre courageuse pêcheuse dans sa quête ! Pauvre Poupoune, elle est si motivée. Pendant ce temps, Louis réalise son plus beau barrage.

Nous revenons bredouille, nous nous déchaussons à nouveau pour passer les gués et, au terme de 12 km, sommes finalement satisfaits d’avoir entamé cette belle ballade.

30/01 Nous débarquons à Cohaique et faisons le ravitaillement.

01/02 Nous arrivons à notre rendez-vous chez Jeannine et André Raty ; ils nous attendent tout en lisant dans leur fauteuil. Directement, ils nous mettent à l’aise et, bien vite, deux conversations parallèles s’engagent. D’une part, André et Dominique parlent de Libramont ; d’autre part, Jeannine, les enfants et moi discutons du Chili et des incendies qui le ravagent. Au terme de deux heures de bavardages continus, nos hôtes nous proposent de garer Titi dans leur jardin. Nous acceptons avec plaisir leur proposition et partons flâner en ville. Le soir, après avoir soupé, Dominique et moi profitons que les petits soient endormis et en sécurité pour faire le mur du jardin (Hé oui, André avait fermé le portail à clef). Nous nous sentons comme deux ados sortant sans autorisation … Trop drôle à notre âge !

Le jour suivant, Pauline profite de la pelouse pour faire une bonne révision de gymnastique tandis que Louis prépare un joli dessin pour remercier nos gentils hôtes. Tandis que moi, je m’en donne à cœur joie avec leur aspirateur, vous savez cet appareil super pratique indispensable dans tout ménage … hé bien, moi, je n’en ai pas ! Tout y passe donc : les sièges, la cabine, le dessous des meubles, les coffres … en me contorsionnant dans tous les sens !

Début d’après-midi, nous les quittons à regret. Jeannine nous gâte : nous recevons des gaufres et je reçois une paire de chaussettes tricotées à la main, nous leur empruntons également le livre racontant leur enfance. Louis donne son dessin et Pauline fait un petit spectacle de gym. Merci à vous, Jeannine et André !

Nous longeons la vallée du Rio Simpson, une des plus belles vallées du Chili.

C’est bien vrai, les paysages sont variés et la route macadamisée très agréable. Nous bivouaquons le long du Rio, un des meilleurs spots de pêche au monde mais notre pêcheuse en herbe ne veut pas sortir du camion car il pleut et c’est infesté de moustiques … Trop nul, non ?

Les petits ont pitié de leur Maman qui est désespérément en retard sur le blog et me proposent d’écrire un morceau. J’accepte avec plaisir et ils vont donc décrire nos visites des parcs nationaux Queulat et Pumalin qui nous emmènent d’Aysen à Puerto Montt. Ils sont en ligne, lisez-les !!


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