Le chemin de croix de Titi
- Les Palous
- 15 mars 2017
- 7 min de lecture
18/02 Après deux jours passés à Puerto Montt, nous reprenons le ferry pour débarquer sur Chiloé. Chiloé est connue pour ses très belles églises et son temps pluvieux ! Nous n’échappons donc pas à l’averse de bienvenue quasiment au sortir du ferry !

Direction Ancud où nous profitons du Wifi du café Blanco tout en dégustant une délicieuse tarte au citron !
Attirés par l’océan pacifique, nous roulons toujours plus à l’ouest pour débarquer à Puñihuil pour une nouvelle rencontre avec nos amis les pingouins. Les paysages sont sauvages et la mer démontée ; nous adorons ! Les pingouins se cachent sur une île et nous les apercevons à peine dans la grisaille.



Nous continuons notre route vers Chepu qui est tout aussi sauvage. La pluie nous accompagne mais les paysages restent magnifiques. L’île est une succession de collines et Titi monte et descend imperturbablement. Les montées sont franchies bien plus lentement que les descentes mais nous avançons à travers une campagne paisible et verdoyante. Quatre vaches nous barrent la route et Titi les mène vers leur nouvelle pâture pour le plus grand bonheur de leur fermier totalement édenté !

Nous voyons également une multitude de ruches multicolores qui égaient l’environnement.

Puis, soudainement, un animal traverse la route et regarde ce monstre rouge qui avance vers lui. Nous avons la chance de voir un pùdu : le plus petit cervidé du monde !!!

Nous sommes aux anges malgré la pluie qui ne nous invite pas à sortir de notre brave Titi. Fuyons cette pluie ! Nous nous dirigeons vers l’est de l’île ; il y fait normalement un peu plus sec !
Sur l’île, les pistes ne sont pas très bonnes mais les routes ne le sont pas plus : elles sont en béton et chaque extrémité de dalle est légèrement surélevée par rapport à la précédente. L’empattement de Titi correspondant exactement à l’écartement entre chaque dalle, donne l’impression de « rouler à cheval !! » De plus, nous prenons une route qui nous fait penser à des montagnes russes pour atteindre Quemchi. L’ambiance est joyeuse dans Titi et nous nous amusons à chaque descente comme des petits fous … Louis entend un crac au bas d’une descente mais n’alerte personne.
20/02 Nous sommes sur le parking proche de la passerelle menant à la chapelle Aucar et nous avons très mal dormi car des jeunes filles ont chanté à 3 heures du matin. Nous visitons la petite chapelle et décidons de faire école sur la route car elles sont macadamisées.

Je monte à l’arrière et arrête quasiment directement le chauffeur : j’entends un bruit anormal sous la caisse ! À force de se moquer gentiment des autres, nous voilà punis ! Verdict : la barre fixe du châssis mobile est fendue à deux endroits. Il faut ressouder le plus rapidement possible, nous visiterons les églises une autre fois. Nous prenons la direction de Castro et surveillons les enseignes des entreprises en espérant apercevoir un soudeur. Par chance, peu avant Castro, nous découvrons un atelier de soudure agricole (un Pompon local, quoi ;-) ). Nous expliquons notre problème : les ouvriers nous proposent de le faire immédiatement !

Quelle chance ! Les petits passent leur temps avec Pedro (le patron) à discuter de pêche et surfent sur internet afin de se faire comprendre. Vers 17h et après avoir vérifié le travail, nous quittons l’atelier avec un châssis réparé. Nous roulons plus lentement afin d’éviter les secousses « cavalières » que Titi n’apprécie pas ! Nous n’avons perdu qu’une demi-journée ; il faut maintenant remercier le bon Dieu ;-) de nous avoir guidés vers cet atelier ! Allez, Titi, conduis-nous vers ces fameuses églises !
21/02 Nous nous réveillons à Queilén par une belle aurore !

Nous sommes descendus d’une traite hier soir jusqu’ici afin de tester Titi.

Etant rassurés par notre monture, nous remontons aujourd’hui plus calmement afin de découvrir les chapelles et églises en bois dont l’est de l’île est jalonné. Sur la route, nous sommes interpelés par un restaurant que nous trouvons vraiment typique et original.


Mais nous sommes ici pour visiter des églises, non ? Ces lieux de culte sont assez récents : ils datent de la colonisation et l’évangélisation simultanées des Chilotes. Ceux-ci ont toujours eu une culture un peu différente de celle du continent ; ce sont des pêcheurs et agriculteurs. Ils sont réputés pour être bosseurs. Ils ont également des croyances qui nous ont un peu rappelé celles des Maoris en Nouvelle-Zélande. Ainsi, certains lutins hantent leurs croyances et rend la religion plus colorée que la nôtre. Nous le découvrons assez rapidement lors de notre visite à Chonchi. L’église est colorée, mais également le village.

Même le supermarché a du cachet !

L’église de Chonchi a été restaurée et des panneaux explicatifs sont exposés au fond de l’église.

Notre charpentier analyse les assemblages et estime qu’un compagnon qu’il connaît bien aurait pu faire beaucoup mieux ; le contreventement horizontal n’est pas assuré !
Nous pique-niquons à Villipulli où l’église est en alerce non traité ; nous aimons beaucoup.


L’intérieur, par contre, est à nouveau très coloré.
Nous reprenons notre route vers Castro, capitale de l’île. Ici, l’église présente des renforts pour contrecarrer le contreventement manquant. L’église associe deux couleurs quelque peu « flashies », n’est-ce pas ?

Pauline trouve que la cathédrale de Reims est plus belle, nous acquiesçons ! L’intérieur est, par contre, magnifique ; il est tout en bois verni.



C’est très joli. Les enfants nous demandent à quoi servent les confessionnaux ; nous leur expliquons qu’ils feraient sans doute mieux d’y aller de temps en temps ! J’explique également que le grillage est réalisé de manière à ce que le prêtre ne puisse pas reconnaître le repentant … Ils vérifieront dans toutes les églises la qualité du grillage et seront offensés lorsqu’il y a un simple trou ! Pas question de se repentir dans ce cas !

À côté de l’église se trouve un petit cloître également construit en bois.


Il abrite des échoppes d’artisanat local : principalement des lainages colorés. Nous descendons au marché couvert et voyons des poissonneries vendant des huitres, des moules, du saumon, du merlu et du ceviche. Nous déambulons dans les allées colorées du marché aux fruits et légumes et nous nous imprégnons du mélange d’odeurs assez particulier à ce genre d’endroit.
Nous apercevons également les fameux « palafitos », les maisons de pêcheurs sur pilotis.

Nous atteignons en fin d’après-midi notre dernière église de la journée à Rilan, petit village comprenant une place carrée et une rue. Nous bivouaquons sur la plage.



22/02 Nous reprenons la route aujourd’hui par une visite purement architecturale : il y a de beaux hôtels sur l’île et nous parvenons à nous approcher de l’un d’eux. Nous apprécions ses toitures végétales et le bardage en branches.



Ensuite, nous continuons notre étude approfondie des églises en bois de Chiloé par Dalcahue où nous mangeons sur le parvis sous l’œil étonné des passants.

L’ambiance nous plaît beaucoup ; les gens sont paisibles, les paysages sont fleuris et colorés, il fait bon vivre sur Chiloé.


Nous poursuivons en prenant des chemins de traverse : nous admirons pour la énième fois des bœufs attachés par un joug en train d’effectuer un labeur ; ici, c’est le ramassage des patates … Les gens sont chaleureux et nous saluent de loin, il fait vraiment bon vivre à Chiloé !

Nous arrivons ensuite à San Juan, réputée pour ses chantiers navals. L’arrivée est impressionnante, nous plongeons littéralement vers le rivage. Chiloé est une succession de collines ; après la montée, il y a toujours une belle descente.



Titi plonge et remonte … en première ! Mais Titi passe partout et nous lui en sommes vraiment reconnaissants ! À San Juan, nous sommes seuls sur la place du village ; nous déambulons alors que le soleil est au zénith. L’église est au bord de l’eau, l’endroit est charmant et le bruit du chantier nous rappelle que nous sommes vraiment chanceux de pouvoir voyager pendant deux ans sans travailler … et de découvrir en famille tant de beautés différentes !

Les enfants sont curieux de tout, ils posent des questions au sujet de tout et de rien. Nous discutons beaucoup … même Dominique, si, si, c’est vrai ! Au sortir du village, nous sommes arrêtés par des … oies !

Troisième église de la journée : Tenaùn. Les petits se lassent un peu mais parviennent toujours à vérifier l’honnêteté du curé en étudiant le grillage des confessionnaux ! Cette église n’a été que partiellement restaurée et un pilastre du portail est pourri.


L’architecte que je suis, constate également que le nouveau vide ventilé n’est pas plus ventilé que l’ancien et qu’il y a de fortes chances que la restauration ne tiendra pas bien longtemps. Le charpentier quant à lui se désole toujours de la piètre qualité des assemblages et vérifie systématiquement l’aplomb des colonnes … Pourquoi donc ne pas faire les travaux correctement !!!
Le plan des églises est toujours identique (sauf Castro) : une nef centrale flanquée de deux nefs latérales avec une galerie d’entrée extérieure. La variation réside généralement dans le nombre de colonnes de la galerie, ainsi que dans les dimensions globales du bâtiment (petite communauté, petite église ; grande communauté, grande église).
Nous terminons notre journée et notre étude approfondie des églises chilotes par Colo … C’est très simple : au bout de la route, il y a une clairière, une petite église et un cimetière ; rien d’autre ! La communauté est ici assez restreinte !!! L’endroit est charmant, toujours aussi paisible, calme et propre.



Pauline en profite pour réaliser un bouquet de roues, sauts et pirouettes.

Nous profitons de ce lieu recueillant avec beaucoup de plaisir ...
Mais toute bonne chose a une fin et, surtout, nous avons un rendez-vous familial à ne pas manquer dans quelques jours …
Nous devons quitter l’île ; notre seul regret sera de ne pas avoir randonné dans ses parcs nationaux ! Nous remontons vers Ancud sans oublier de déguster une nouvelle fois la délicieuse tarte au citron du café Blanco (et de profiter de son Wifi).
Les petits insistent pour que nous visitions l’ancienne église de Ancud ; nous nous y rendons avec des pieds de plomb …

Mais quelle chance que les petits ont insisté : l’église est désossée et a été transformée en musée. Dominique prend un réel plaisir à regarder la charpente et les maquettes exposées ; nous montons jusqu’au sommet du petit clocher et admirons la vue alentour.



De plus, le soleil illumine les quelques vitraux et crée de jolis jeux de lumière.

Nous quittons finalement l’île en fin d’après-midi.

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