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Zigzags dans une nature perturbée …

  • Les Palous
  • 18 avr. 2017
  • 8 min de lecture

13/03 Arrêt technique à Villarrica : lessive, banque, courses. Nous bivouaquons le long du lac avec le volcan en fond de mire.

14/03 Arrivés au camping, nous nous installons et les petits vont explorer les alentours … Nous restons 4 jours sur place ; les enfants jouent dehors en toute sécurité,

Dominique révise fortement Titi et moi, je fais du travail administratif et profite de l’internet du camping pour télécharger un maximum de travail pour les petits. Il fait beau, nous mangeons le midi et le soir dehors ; c’est vraiment très agréable. Nous profitons pleinement de ce camping gazonné et propre.

Le vendredi, une famille allemande arrive. Elle voyage pendant 4 mois à vélo sur les routes chiliennes. Nous admirons leur courage car le Papa tire et pousse les 3 enfants alors que la Maman porte tous les bagages … Nous préférons voyager avec Titi mais nous polluons beaucoup plus aussi évidemment ! Malgré la grande différence d’âge et la barrière de la langue, les enfants jouent un peu ensemble ! Bon vent à vous, les cyclistes courageux !

18/03 Samedi début d’après-midi, nous reprenons la route vers le nord.

Nous traversons Temuco et dormons en pleine campagne. Nous visitons ensuite le musée Mapuche de Cañete et rejoignons la côte à Lebú.

Nous retrouvons le Pacifique et ses belles et grosses vagues. Les petits profitent un peu de ses plages ; malheureusement, elles sont souvent sales et jonchées de verre cassé ; la baignade y est souvent interdite …

Nous continuons notre remontée en longeant la côte jusqu’à Lota. Cette ville est connue pour ses mines de charbon et l’ancienne mine Chiflón Del Diablo est visitable. Nous décidons de la visiter et découvrons avec beaucoup d’intérêt les galeries situées sous le niveau la mer.

Oui, oui, certaines galeries vont jusqu’à 2,5 km sous la mer. C’est un ancien mineur qui nous guide et parle de son expérience de vie sous terre. 12 heures de travail par jour depuis l’âge de 11 ans, la crainte du grisou, l’épaule démolie, les rats qui mangent les déchets, les commodités spartiates, mais aussi une grande communauté qui se tient, une solidarité incroyable et beaucoup de chaleur humaine. Malgré tout, Louis ne veut pas être mineur plus tard !

Quand, tout à coup, il nous demande d’éteindre nos lanternes et de s’habituer au noir ; lui, se déplace à l’autre bout de la galerie alors que nous restons interdit à essayer de s’accoutumer à l’obscurité totale et de guetter des bruits familiers. Enfin, il entonne la chanson des mineurs et, là, dans le noir, il est difficile de rester insensible à cette voix qui résonne dans les ténèbres !

Nous sommes scotchés par la passion qui fait encore vibrer cet homme, par cette fierté qui se dégage de lui !

Merci, Daniel, de nous avoir partagé ta vie, ta passion, ton métier !

Nous remontons à la surface de la terre et visitons la reconstitution du petit village de mineurs construit pour le tournage d’un film. Superbe !

Nous quittons le lieu enrichis d’une nouvelle très belle expérience. Aucun de nous 4 n’avait déjà visité une mine de charbon !

Nous visitons ensuite le très beau parc de la ville ainsi que la maison du patron. À nouveau, nous découvrons un lieu très intéressant avec des photos (dont une d’un mineur ayant travaillé 77 ans dans la mine !!!), des objets anciens, de la vaisselle, ainsi que la manière de tapisser à l’époque.

Nous quittons Lota, traversons Concepcion et nous réfugions à Tomé pour dormir. La région est fortement urbanisée et industrialisée. La région de Concepcion est très active, c’est le berceau du socialisme chilien. C’est également une région qui a été fortement marquée par la dictature de Pinochet. Le lendemain, nous passons Cauquenes avec ses fours à briques traditionnels ; il fait une chaleur accablante.

Nous fuyons vers l’océan pour avoir de l’air, faisons à nouveau un arrêt informatique à Constitucion et décidons de traverser le pays vers le parc national Altos del Lircay car la montagne et la marche nous manque un peu.

Nous traversons le pays en prenant la vallée de la Maule, épicentre du tremblement de terre de 2010 et cœur des incendies de forêt de cet été.

Les forêts sont calcinées, certains villages sont détruits et les chantiers en cours sont multiples. Nous contournons Talca, la deuxième ville la plus polluée du pays après Santiago. Nous avons totalement quitté une belle nature verdoyante !

Nous découvrons la Villa Cultural Huilquilemu, bâtiment d’architecture traditionnelle en adobes. Malheureusement, depuis 2010 et à cause du tremblement de terre, le musée et ses magnifiques jardins sont fermés au public.

En soirée, nous arrivons enfin aux portes du parc national.

25/03 Nous réalisons un record … Nous marchons 28 kms avec un dénivelé de plus de 600 mètres. Après avoir parcouru quelques kilomètres dans une forêt composée principalement de hêtres indigènes. Nous montons vers un haut plateau volcanique et découvrons de loin le majestueux volcan Descabezado, littéralement le volcan sans tête !

Nous continuons le sentier sur le plateau afin de redescendre via un autre sentier. Nous sommes fourbus et poussiéreux car la nature est déjà très sèche à cette latitude mais heureux d’avoir découvert une autre facette de la belle cordillère des Andes.

27/03 Nous avons rejoint un autre parc national situé à quelques encablures du précédent mais suffisamment différent pour prendre le temps de le visiter. Nous découvrons les Siete Tazas, sept cuvettes creusées naturellement dans la roche. Elles sont quasiment sèches et les guadaparques n’invitent pas vraiment les touristes à les visiter mais nous n’en avons cure et sommes très satisfaits d’être seuls pour les visiter. La chute voisine, quant à elle, est totalement asséchée.

28/03 Nouvel arrêt technique : nous avons trouvé un autre soudeur à Curicó et décidons de faire réviser les soudures réalisées à Chiloé, ainsi que de fixer d’autres endroits affaiblis. Dominique enfile sa salopette de mécano, démonte la roue et prépare le travail afin que le soudeur travaille plus facilement à l’endroit le plus critique. Notre soudeur trouve que le travail de ses collègues est mal réalisé et nous propose de disquer l’ancienne soudure, de redresser la barre affaissée et de ressouder. Nous trouveons son analyse très professionnelle et le laissons faire. Il sue, se tortille, martèle le fer, soude, ajuste pendant 3 heures.

Le travail est beaucoup plus propre mais, sans la roue, c’est aussi beaucoup plus accessible que la fois précédente. Finalement, il nous réclame 30 euros. Merci l’Ami ! Et il nous offre en plus un grand sac de pommes régionales ! Nous voilà rassurés avec notre monture ; nous pouvons rejoindre la région de Santa Cruz et ses vignes.

Comme déjà dit précédemment, nous sommes dans la partie la plus active du pays d’un point de vue économique. En effet, nous sommes maintenant dans le potager et verger du Chili. Les arbres plient sous le poids des pommes, pêches, avocats, poires, olives ; les vignes sont chargées de raisins ; les fruits et légumes remplissent les étals et nous nous régalons !

29/03 Nous visitons un des plus jolis villages de la région : Lolol.

En effet, il est tout mimi et nous déambulons dans ses rues sous un beau soleil automnal. En Europe, on penserait à ouvrir au moins 5 cafés ou tea-rooms mais ici, il n’y en a pas : tout juste un resto pas vraiment accueillant et un petit musée-magasin d’artisanat local et de produits du terroir. La maison communale est vraiment très jolie ; les bureaux donnent directement sur un petit patio.

Nous quittons ce petit havre de paix pour Santa Cruz et, ensuite, Peralillo. Oui, oui, vous lisez bien Peralillo ; ce village n’est repris dans aucun guide touristique mais c’est la fête des vendanges ce WE et nous voulons en profiter. L’affiche est alléchante : rodéo, danses traditionnelles, jeux, dégustations, etc.

Nous nous parquons sur la Plaza de Armas (dans tous les villes et villages chiliens, il y a une Plaza de Armas ; c’est une place arborée où il fait bon regarder le temps passer !!!) et nous profitons du lieu car nous avons une journée à tuer avant les agapes !

01/04 La fête se passe dans le parc communal ; il est énorme et comprend une « medialuna » (arène pour rodéo), une grande prairie et un sous-bois. Des tentes sont dressées et abritent les échoppes de dégustation, d’artisanats, de produits du terroir. Il y a aussi deux scènes et une place avec une « Ardenne Joyeuse » locale mais, bizarrement, personne ne boit nulle part !!!

Nous nous dirigeons vers l’arène et assistons curieux et impuissants au rodéo pendant presque deux heures.

Le but est de coincer un jeune taureau en donnant un coup de rein avec son cheval à hauteur des boudins de rembourrages placés aux extrémités du croissant de l’arène. Il faut d’abord exciter la bête pour entrer dans l’arène au galop en maintenant l’animal entre les deux chevaux.

Ensuite, il faut le caler trois fois d’affilée et puis, sortir dignement en poussant le pauvre animal vers la sortie.

Les huasos sont principalement masculins mais deux femmes y participent également. Deux gamins se débrouillent également très bien et montrent beaucoup d’arrogance dans leur manière de manier leur cheval … On naît dans l’arène ou pas !

Nous nous dirigeons ensuite vers les stands divers afin de nous restaurer. Il est midi et il n’y a toujours pas une personne avec un verre en main !

Nous goûtons les churascos, les ceviches et brochettes de pollo locaux : délicieux. Nous nous dirigeons vers la grande scène. La séance d’inauguration commence avec 1 heure de retard mais personne ne s’en inquiète. Un animateur, digne d’un show américain, anime cette séance académique. Le bourgmestre de Peralillo prend la parole et assure ainsi quelques voix pour les prochaines élections ; il est chaleureusement applaudi. Ensuite, le curé vient bénir l’assemblée et nous faisons un Notre Père et un Je vous salue Marie avec la foule.

En arrière-plan de la scène, il y a 6 jeunes filles qui espèrent devenir « La Reina de la Vendimia 2017 » et le curé n’hésite pas à les comparer à de magnifiques anges tombés tout droit du ciel !

Après cette bénédiction, une danseuse invite le maire à danser pour acter l’ouverture de la fête.

Puis, la scène s’anime avec un show du groupe folklorique local ; nous assistons à un concert de musique accompagné de danses rythmées et colorées … J’adore !

Enfin, après cet intermède musical, les agapes commencent et le bourgmestre offre un verre de vin à l’assemblée, ainsi que des empanadas. Une partie de la foule se jette littéralement vers ce bar alors que nous profitons de l’ambiance pour terminer notre verre de bière artisanale … Oui, oui, nous n’avons pas tenu jusqu’à la fin de la séance académique pour nous désaltérer, mea culpa ! Les enfants boivent un jus de fruits frais pressés sous leurs yeux, ils sont conquis et enchantés par cette fête locale !

Nous rejoignons Titi alors que la fête bat encore son plein mais nous avons pleinement profité du folklore local et nous sommes heureux de reprendre la route pour atteindre Santiago.

Nous montons toujours plus au nord et traversons des paysages de plus en plus arides mais riches en fruits et légumes. Nous voyons également des champs de cactus.

02/04 Santiago, nous voilà ! Nous parquons dans le centre, proche d’un quartier résidentiel réputé sûr. Nous sommes face à la plus haute tour d’Amérique du Sud.

Nous effectuons quelques courreries administratives et visitons un peu la ville. Elle nous plaît d’emblée car Santiago est propre, sécurisante et agréable à arpenter.

Nous nous rendons au sommet du cerro San Cristóbal proche de la Vierge de l’Immaculée Conception, redescendons en funiculaire et parcourons le quartier coloré de Bellavista afin de rejoindre le métro.

Celui-ci nous emmène jusqu’à Quinta Normal où se trouve le magnifique musée de la mémoire nous racontant l’histoire du Chili sous le régime dictatorial de Pinochet.

Nous prenons un audio-guide en français pour les petits mais l’histoire n’est pas facile à comprendre et leurs questions fusent ; nous essayons tant bien que mal de leur expliquer des mouvements tels que le socialisme, le communisme, la dictature, ainsi que des actes odieux comme les massacres, les tortures, les disparitions de parents proches incomprises, les gestes d’intimidation et les dénonciations. Ils ne comprennent pas pourquoi l’homme peut être aussi méchant. Pendant quelques jours, ils nous reposeront des questions alors que nous continuons à déambuler dans Santiago.

Nous allons manger au Mercado Central pour manger un plat de poisson et nous profitons de la fraicheur de la cathédrale située Plaza de Armas.

Nous passons également voir la place de la Moneda qui fut le triste témoin de la tragédie du début de la dictature.

Nous sommes impressionnés par la dimension du drapeau qui flotte devant le palais, cela nous semble très américain.

Enfin, nous montons en haut de la tour Gran Torre Santiago et apprécions le vue à 360° sur Santiago, l’Aconcagua et un magnifique coucher de soleil.

Bon, trêve de plaisanteries, nous devons faire nos sacs à dos maintenant car une île merveilleuse nous attend et nous délaissons Titi pour quelques jours …


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