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L’île mystérieuse

La veille de notre départ, nous parquons Titi en sécurité à l’aéroport. Nous profitons d’un magnifique coucher de soleil …

07/04 Drrrriiing, le réveil sonne à 6h ! Vers 7h, nous arrivons à l’aéroport pour enregistrer nos bagages. L'excitation est à son comble car Pauline et Louis passent leur baptême de l’air … Tout est sujet à étonnement, à questionnement, à émerveillement …

8h50 Nous rentrons dans l’avion, les hôtesses de l’air impressionnent Pauline ; Louis, quant à lui, se jette sur son écran tactile. « Maman, nous sommes à 0 mètre d’altitude !!! » « Normal Louis, nous n’avons pas encore décollé ! »

Vol sans histoire, atterrissage en avance à l’aéroport international d’Hanga Roa … grand comme un mouchoir de poche ; nous débarquons sur la piste et rejoignons la paillotte tenant lieu d’aérogare !

Il fait mourant de chaud … Récupération des bagages et sortie dans un brouhaha incroyable !

Surprise, personne ne nous attend ! Nous avions pourtant demandé la navette depuis l’aéroport ! Nous nous mettons à l’écart et déjà, quelques personnes nous proposent de téléphoner à nos logeurs quand, nonchalamment, Alicia, une vraie Rapa Nui, arrive avec 4 magnifiques colliers de fleurs pour nous accueillir ! Kiko, son mari originaire de Molina sur le continent, nous embarque et nous amène en pickup à notre cabaña Akiko située derrière chez eux. Les petits font le tour du propriétaire en un tour de main et reviennent enchantés … « Maman, nous avons un lit superposé », « Papa, c’est grand, tu sais ; il y a même un salon ! », « Maman, il y a une cuisine, tu pourras cuisiner ! », « C’est beaucoup mieux que ce que l’on croyait, merciiiiii ! » … En effet, venant de notre petite casita rodante, nous trouvons notre nouveau logement bien spacieux avec ses 2 chambres, sa minuscule salle de bains et son petit living avec kitchenette mais c’est surtout la grande terrasse que nous adoptons d’emblée ! Elle est géniale !

Après une installation très rapide, nous décidons de découvrir la ville et de nous procurer le fameux pass d’entrée obligatoire pour accéder au parc national. Nous nous dirigeons vers le port et, surprise, deux tortues de mer nous accueillent ! Les petits sont émerveillés !

Nous poursuivons notre chemin vers nos premiers Moais, ceux situés à Hanga Roa (Ahu Vai Uri, Ahu Tahai et Ahu Ko Te Riku).

Nous sommes impressionnés par leur grandeur. Dans les livres, ils paraissent bien grands mais, en réalité, ils sont géants. Il fait très chaud et nous cherchons de l’ombre … Quelle chance, le petit musée est encore ouvert en cette fin d’après-midi et nous permet de bien introduire la visite globale de l’île.

D’où viennent les Rapa Nui, comment sont-ils arrivés, pourquoi ont-ils édifiés ses statues, quels sont leurs coutumes et outils, pourquoi ont-ils modifiés leur croyance au fil du temps, comment ont-ils été quasiment tous exterminés, etc. La conclusion des archéologues et historiens est unanime : nous ne sommes sûrs de rien ! Ainsi, l’édification des statues restent encore un mystère et plusieurs théories ont été élaborées mais paraissent bien douteuses en rapport avec la besogne effectuée.

Nous revenons à la cabaña et, pendant que Dominique prépare le repas, les enfants et moi allons nous baigner dans la mer dont un morceau de la côte est aménagé en piscine naturelle à Hanga Roa. Nous voyons quantité de petits poissons multicolores au fond de l’eau ; les petits sont enchantés d’avoir emporté leurs lunettes de plongée !

08/04 Premier arc-en-ciel alors qu’une petite pluie se termine ; nous sommes en train de déjeuner sur la terrasse.

Nous décidons de découvrir le site archéologique d’Orongo qui est accessible à pied depuis le centre-ville. Il fait chaud et nous essayons de partir de bonne heure ; nous commençons par les grottes d’Ana Kaii Tangata situées en bord de mer où l’on peut encore apercevoir des peintures rupestres.

Nous grimpons ensuite au sommet du volcan Rano Kau et découvrons la magnifique lagune située au fond de son cratère.

Nous apercevons une autre extrémité de l’île depuis ce mirador ; les paysages sont grandioses.

Nous le contournons ensuite afin d’atteindre le lieu de cérémonie d’Orongo situé à l’extrémité sud-ouest de l’île.

C’est un lieu de culte qui était le théâtre annuel d’une sorte de compétition qui désignait le chef spirituel des habitants de l’île pendant un an. Chaque clan préparait un homme pour la compétition ; celle-ci consistait à ramener à la nage le premier œuf pondu par les Manutara qui nidifient chaque année sur le Motu Nui (îlot) au large de l’île.

Les différents clans venaient encourager leur homme et faisaient la fête avant, pendant et après la compétition. Nous découvrons leurs habitations restaurées, ainsi que quelques pétroglyphes réalisés pendant les compétitions.

Nous apprenons que le Dieu créateur vénéré pendant le culte est Make-Make ; ce qui nous fait bien évidemment rire. Ce culte est postérieur à l’édification des Moais qui sont, à cette époque, totalement délaissés, voire parfois renversés et détruits par les différents clans.

Nous revenons vers Hanga Roa, enchantés par cette première journée de visite. Aujourd’hui, c’est Dominique qui accompagne les petits en bord de mer pendant que je prépare le souper. Ils nagent avec deux tortues de mer ; quelle bonheur pour eux !

09/04 Il n’y a plus de gaz pour chauffer l’eau du thé du petit déjeuner … Notre journée commence bien mal ! Qu’à cela ne tienne, il faut du pain et je pars en chercher en passant devant l’église qui, en ce dimanche des Rameaux, attire une population assez hétéroclite composée de locaux et de touristes curieux. Les rameaux sont remplacés par des feuilles de palmier et les femmes portent une fleur dans leur chevelure. Je reviens à la cabaña avec mon pain avec la ferme intention de déjeuner au plus vite pour me rendre à la messe. Les petits m’accompagnent. Quelle surprise ! L’église déborde … Des haut-parleurs retransmettent la célébration sur le parvis animé par une foule moins pieuse … Je me faufile afin d’entrevoir l’autel et je découvre un prêtre coiffé d’un plumet !

En allant à la communion, j’aperçois nos logeurs qui me font un petit signe de la main, tout enchantés de nous découvrir à cet endroit. Après la messe, le parvis est coloré, bruyant et animé par les conversations entre les paroissiens.

Nous revenons chez nous mais Dominique n’a pas résolu le problème du gaz. Normal, nos logeurs étaient à la messe. À leur retour, je les accoste alors qu’ils discutent avec leur beau-fils, Eloy. Tous trois s’empressent de remplacer la bonbonne vide et Eloy nous invite à les accompagner au « Campo » … Nous ne savons que répondre mais Kiko nous fait clairement comprendre que l’on ne peut pas refuser ce genre d’invitation. Ils nous font donc rendez-vous vers 13h.

Nous mangeons un petit bout sur le pouce car nous ne savons pas dans quoi nous sommes embarqués … Embarqués, l’expression s’avère exacte quand nous nous entassons à 7 dans la double cabine du pick-up de Kiko et que Dominique et le beau-fils montent dans la benne. Les petits sont inquiets pour leur Papa ; cela amuse la bande. Nous nous arrêtons chez les enfants pour embarquer le matériel de plongée, les petites planches de body-surf et nous nous dirigeons vers l’est … Aller au Campo sur l’île de Pâques signifie se rendre en bord de mer et passer son dimanche en famille ! Quelle magnifique chance pour nous !

Le beau-fils enfile sa combinaison de plongée et invite Dominique et moi à nous accoutrer de palmes, d’un masque et d’un tuba et de le suivre … Je le suis, Dominique s’emmêle les palmes et reste à quai ! Les petits profitent pendant ce temps d’une planche de body-surf pour patauger en bord de mer.

Je réalise un rêve de voyage : nager avec des poissons multicolores. Je vois des poissons trompettes mauves transparents, un gros poisson bleu boursoufflé, des petits poissons arc-en-ciel, Némo, etc. C’est vraiment magnifique mais la mer se démonte un peu et je m’éloigne du rivage … Je dois revenir ! Les palmes me sont bien utiles pour me propulser dans les vagues mais je m’écorche les mains et les jambes aux rochers coralliens. Je retrouve Pauline en pleurs car elle ne parvient plus à rentrer dans l’eau à cause du courant ; j’essaie d’emmener Louis mais la mer nous rejette violemment sur le rivage et je m’entaille la main alors que Louis s’écorche aussi. Nous capitulons à regret et regardons le jeune homme qui plonge imperturbablement avec son harpon afin de pêcher du poisson.

Enfin, il revient avec son butin : quelques petits poissons dont un arc-en-ciel. Directement, sa femme et lui les écaillent et les nettoient.

À l’entrée de la grotte nous abritant pour la journée, la famille s’organise afin de préparer à manger ; les femmes nettoient les légumes pour la salade tandis que les hommes s’activent autour du barbecue. Naturellement, Dominique et moi, nous nous joignons à ces joyeux préparatifs. Alors que nous pensons passer à table, une averse locale s’abat sur nous et nous oblige à manger dans la grotte ; nous sommes tous assis au sol avec notre assiette et nous nettoyons notre poisson grillé avant de le déguster. C’est très agréable.

La grotte dans laquelle nous nous trouvons appartient à une « tia » (littéralement traduit : tante ; dans les faits : c’est une personne âgée respectée) de leur clan et ils peuvent donc en profiter. La « tia » l’entretient et vient y dormir quand elle se fâche avec son mari. Sa maison se trouve un peu plus loin dans la campagne. Cette grotte n’est connue que des Rapa Nui.

Nous nous entassons à nouveau dans le pick-up après avoir rangé et nettoyé l’endroit et nos hôtes nous emmènent découvrir les deux sites de Moais les plus proches (Rano Raraku et Ahu Tongariki) ; nous sommes vraiment très reconnaissants devant tant d’attentions de leur part.

Vers 19 heures, ils nous reconduisent à la cabaña et nous nous retrouvons un peu interdits devant tant de générosité et de bonté envers nous. Nous ne savons pas comment les remercier mais ils nous affirment tout simplement que c’est normal et avec grand plaisir qu’ils l’ont fait ! Merci Kiko, Alicia, Tama et ses parents ! Nous n’oublierons jamais ce moment de partage intense !

10/04 La matinée est consacrée à l’organisation de la suite du séjour ; les petits restent à la cabaña tandis que nous réservons une Suzuki Jimmy pour les deux prochains jours. En début d’après-midi, nous décidons de découvrir la côte au nord d’Hanga Roa et partons en promenade à pied le long de ce magnifique rivage sauvage.

Au programme, encore et toujours des Moais (Hanga Kio’e),

mais aussi des grottes naturelles (Ana Kakenga),

des chevaux sauvages,

des grottes aménagées pour se protéger lors des conflits entre les différents clans mais aussi une belle averse nous détrempant littéralement ; nous nous retrouvons sous un arbre avec deux Chiliens (German et Paola) à attendre que l’ondée passe … Nous séchons à l’air libre sans même avoir froid !

Nous revenons vers 18h, nous sommes crasseux et quelque peu fatigués par notre marche quand nous entendons crier au loin : « Pauliiiine, Les Palooouuuus ! » Mais qui est-ce ? Qui nous connaît ici ? Mais bien sûr, ce sont Jean-Paul et Françoise, nos amis français qui se trouvent en même temps que nous sur l’île, incroyable !!!!

Rendez-vous est pris à 20h devant le site de Ahu Tahai pour le coucher de soleil et, ensuite, nous dînerons tous ensembles à notre cabaña ! Entretemps, nous avons également récupéré notre super Jimmy !

Nous passons une agréable soirée sur notre terrasse en compagnie de nos deux amis français ; nous parlons de tout et de rien et échangeons les bons plans des sites visités sur le continent. C’est le sport favori des voyageurs : prendre l’apéro tout en discutant … voyage, bien sûr ! Pas très sportif, en fait !

11/04 Je suis super motivée pour me lever car j’ai décidé que nous allons voir le lever du soleil sur le site de Ahu Tongariki.

Les petits ronchonnent un peu mais sont émerveillés quand ils découvrent le site sous la belle lumière de l’aurore. Nous recroisons German et Paola. Nous flânons un peu sur le site et revenons déjeuner chez nous.

Plus tard dans la matinée, nous partons pour Anakena-plage où nous découvrons de très beaux Moais (Ahu Nau Nau).

Leurs mains sont finement sculptés et leur dos magnifiquement entaillés.

La plage est idyllique et, déjà, quelques baigneurs en profitent.

Nous nous promenons un peu sur le rivage sauvage à l’ouest de la plage et découvrons encore des ruines non répertoriées.

Nous revenons pique-niquer à l’ombre des palmiers de la plage.

Notre journée se poursuit par la découverte du plus gros Moai de l’île (Ahu Te Pito Kura), ainsi que les pierres magnétiques parfaitement rondes proche de ce site.

Encore des mystères, toujours plus de mystères ! Nous croisons la pierre Pu O’Hiro qui chante quand la pêche est bonne et découvrons de magnifiques pétroglyphes dont le très beau Papa Vaka ; malheureusement, ils sont très mal entretenus.

Apothéose de la journée : nous visitons la carrière où étaient sculptés les Maois : le site de Rano Raraku.

Là, nous sommes abasourdis par l’élégance du site et de ses statues. Au sommet, il y a un cratère avec une lagune bordée de roseaux et plantés de Maois non terminés.

Autour, il y a le chantier avec une quantité de Maois couchés, debout, commencés, tombés, penchés, énormes qui fixent l’espace devant eux et restent imperturbables devant tous ces humains en admiration devant eux.

Nous sommes tous les quatre très heureux d’avoir terminé par ce site car il est juste incroyablement impressionnant. Cerise sur le gâteau, depuis la carrière, nous apercevons le site de Ahu Tongariki qui est, lui aussi, le plus majestueux des sites des Ahu sur l’île.

Nous revenons à Hanga Roa et les petits vont faire un petit saut dans l’eau tandis que je prépare le souper ! Quand je vais les rechercher, le coucher de soleil sur la mer est tout simplement idyllique ! Jugez plutôt :

12/04 C’est déjà notre dernière journée complète sur l’île ; le temps a filé ! Nous entreprenons aujourd’hui l’ascension du pic de l’île : le volcan Maunga Terevaka. Son sommet culmine à 511 mètres ; c’est tout-à-fait à notre portée !

Nous arrivons au sommet en fin de matinée et découvrons l’entièreté de l’île de ce point de vue.

Nous revoyons pour la troisième fois Paola et German, deux chiliens de Concepción, qui sont sur l’île en même temps que nous.

Cette fois-ci, nous discutons plus longuement ; Pauline et Louis font une course avec German et Louis est le trésor de Paola. Nous sympathisons et ils nous promettent de nous suivre sur le blog.

Nous redescendons découvrir les Maois de Ahu Akivi et poursuivons notre chemin vers le site de Ana Te Pahu où nous découvrons l’entrée d’une grotte luxuriante. Trois galeries démarrent de là ; la première nous emmène +/- 300 mètres sous terre et nous débouchons finalement de terre à travers des avocatiers ;

la seconde paraît dangereuse et nous rebroussons assez vite chemin ; la dernière nous fait patauger dans la boue sur une centaine de mètres avant d’arriver sous un trou situé à quelques mètres de hauteur par lequel jaillit un bel avocatier.

Les petits adorent cette expédition dans le noir ; par chance, nous n’avions pas oublié notre lampe de poche cette fois-ci !

Il est 16 heures et nous devons remettre la voiture vers 20 h. Nous décidons de terminer notre journée par un petit plongeon dans les eaux turquoises de l’unique plage de l’île : Anakena.

Pauline et Louis et moi sautons au-dessus des vagues tandis que Dominique surveille nos affaires. Quel plaisir de nager dans ce lieu magique dans une eau parfaitement à température.

En revenant, nous allons dire au revoir aux majestueux Moais de Tongariki.

Tous les chapeaux n’ont pas été remis sur les têtes des Moais mais sont également exposés … Imaginez un peu la taille des statues alors que la hauteur des chapeaux dépasse presque celle de Dominique !

Nous faisons à souper pour les petits, et Dominique et moi allons manger à deux dans un petit restaurant alors que les enfants sont seuls à la cabaña ; merci les Loulous pour ce petit moment volé en amoureux !

13/04 Réveil dans le noir … Il pleut des cordes et l’électricité est coupée dans la ville ! Dominique et moi commençons à préparer le petit-déjeuner et les bagages à la lueur de notre unique lampe de poche ; pas facile ! Enfin, l’électricité revient et nous pouvons mieux nous organiser : douches, vaisselle, bagages, rangement … nous devons être prêts pour 10h !

Kiko arrive et nous conduit à l’aéroport ; il pleut toujours des cordes ! Apparemment, il va pleuvoir ainsi pendant 7 jours … Quelle chance, nous avons eue ! Alicia s’éclipse un instant et revient assez rapidement pour nous parer de colliers de coquillages … Je suis émue, merci ! Vraiment merci pour cet accueil plus que chaleureux ! Alicia me rappelle que c’est dans leurs traditions et qu’il en est toujours ainsi. En effet, en regardant autour de nous, nous voyons plusieurs touristes avec des colliers de coquillages … Oui, mais quand même, c’est trop gentil, MERCI !

Vol Hanga Roa – Santiago sans histoire. Pauline et Louis sont très bien installés dans des fauteuils un peu plus larges que les nôtres et ont trois écrans pour eux deux ! Le personnel de bord de la gente féminine est plein d’attentions pour eux deux !

Et nous retrouvons Titi comme nous l’avons quitté … juste un peu plus poussiéreux ! Merci la vie !


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