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Des hauts et des bas …

  • Les Palous
  • 23 mai 2017
  • 19 min de lecture

Le voyage, ce sont des hauts sommets, des beaux moments, de très belles rencontres, des paysages splendides mais aussi des déconvenues, des rendez-vous manqués, des déceptions … Dans cet article, nous passerons du très haut au très bas et vice versa …

Après notre retour de l’île de Pâques, nous avions rendez-vous avec Alexandra, la fille de Nathalie et petite-fille de Marie. Nous passons donc un très chouette samedi après-midi et dimanche soir avec elle. Elle nous apprend beaucoup de choses au sujet de la vie chilienne ; les heures de repas complètement décalée pendant le WE, le « once » (notre souper +/- léger), la hiérarchie dans le travail, la difficulté à monter en grade dans le monde du travail si on ne porte pas le titre d’ingénieur, la peur du regard des autres qui est certainement une conséquence du régime de Pinochet, etc. Nous, de notre côté, nous lui apportons un courrier « express » de sa Maman qui a quand même mis 7 mois à arriver à destination ! Merci Alexandra, pour ta gentillesse et ton grand sourire !

Dimanche, c’est Pâques et les cloches sont passées !

18/04 L’école reprend après nos magnifiques vacances. Nous avons quelques difficultés à reprendre le rythme car nous devons aussi nous remettre du petit décalage horaire de deux heures avec notre île merveilleuse … Bref, nous nous levons trop tard !

Et nous quittons Santiago et notre super parking en plein centre-ville qui fut également un lieu de communication intense avec la famille. Direction Valparaiso en passant par le parc Pañuelo mais, première déconvenue, le parc est fermé pour cause d’incendies de forêt.

19/04 Nous reprenons l’autoroute vers Viña Del Mar et sommes surpris par le calme ambiant … Que se passe-t-il donc ? Nous avons l’impression que le Chili s’est endormi … Mais oui, bien sûr, c’est la journée du recensement national et les Chiliens sont assignés à demeure tant que l’agent de recensement n’est pas passé chez eux ! Incroyable, la route est à nous ; tous les magasins sont fermés ; à peine quelques stations-services sont ouvertes (avec un seul employé). Nous en profitons pour piquer un saut jusqu’à Valparaiso en camion … Il fait mortel ; les rues sont désertes.

L’endroit est glauque, nous continuons le long de la côte et pique-niquons sur un parking côtier. D’un côté, le cimetière avec ses appartements à urnes et de l’autre, l’infini de l’océan.

Nous cherchons ensuite un bivouac dans Valparaiso mais nous ne nous sentons pas en sécurité … La ville est connue pour son taux élevé de vandalismes et ce, principalement à l’égard des étrangers. Nous nous dirigeons vers Viña del Mar pour trouver un refuge. Il y fait aussi mort ; nous nous arrêtons devant le centre sportif où Dominique, aidé des enfants, intervertit les roues de Titi pour équilibrer leur usure. Pendant ce temps, je prépare la visite de Valparaiso : acheter les tickets de métro, repérer les endroits à visiter et ceux à éviter.

20/04 Après s’être assurés que Titi est en sécurité sur le parking de l’hippodrome de Viña del Mar, nous prenons le métro jusqu’à Valparaiso. Nous commençons par la Plaza Sotomayor avec l’édifice de la commanderie navale,

nous poursuivons notre chemin vers le cerro Artillería par la Calle Serrano qui nous plonge directement dans un mélange d’odeurs des plus nauséabondes ; poissonniers, crottes de chiens, pisses humaines et animales, égouts.

Nous atteignons le pied du cerro et empruntons le funiculaire Artillería pour atteindre son sommet.

Nous décidons de visiter le musée naval et maritime. Ce musée, bien que datant quelque peu, s’avère être très intéressant. De nombreuses maquettes de bateaux sont exposées pour le plus grand bonheur des petits et des grands.

L’histoire maritime du Chili est importante vu la longueur de ses côtes et les multiples conflits qui s’y sont déroulés : contre les Espagnols, les Péruviens, les Boliviens et les Argentins encore très récemment dans le canal de Beagle.

En sortant, un policier nous accoste et nous recommande la plus grande prudence …

Nous repartons ensuite à l’assaut de Val(pue !)raiso ! Direction le cerro Concepción car nous pensons bien nous y restaurer. En passant devant l’escalier de la mort, nous en profitons pour l’escalader mais, au sommet, une touriste française nous déconseille d’aller plus loin car le quartier est malfamé !

Bon, c’est fini de nous faire peur !!! Dominique devient un peu nerveux, lui qui adore les villes … Moi, je surveille mes ouailles tandis que les petits surveillent nos sacs ; quelle équipe super zen en vadrouille !!! De plus, nous jouons toujours à la marelle avec les crottes de chiens et, les odeurs de joints et d’haleines alcoolisées commencent à nous désenchanter …

Les façades et les escaliers sont bien jolis mais certains parfums nous donnent vraiment l’envie de vomir à certains endroits.

Nous prenons la Calle Prat où nous apercevons la tour de l’horloge Turri au milieu de la foule à la recherche de son déjeuner !

Nous nous enfuyons littéralement vers les hauteurs du cerro Concepción en cherchant désespérément son funiculaire (malheureusement en rénovation comme la plupart des funiculaires d’ailleurs !). Arrivés dans les petites ruelles pavées, nous retrouvons un peu de calme et cherchons un petit resto pour manger.

Nous trouvons notre bonheur au « Entre Cerros » où nous mangeons du poisson local et des jus de fruits frais. Frugal, diront certains ! Mais cette pause nous fait beaucoup de bien avant de repartir dans la jungle locale … oui, oui, nous sommes plus perdus en ville que dans la nature !!

Le prochain objectif est le Cerro Bellavista et son musée de peintures murales à ciel ouvert. Nous empruntons le bel escalier partant de la place Anibal Pinto pour découvrir ce lieu historique. Nous déambulons un peu à travers les petites ruelles afin d’admirer les œuvres de la fin du XXième siècle ; malheureusement, certaines ont été tagguées très récemment et ce, de manière bien peu esthétique …

En redescendant, nous croisons des ouvriers dont un assis à un mètre d’un égout dans lequel nous voyons … un rat mort ! C’en est de trop, nous désertons Valparaiso qui n’est vraiment pas un bijou architectural comme certains le disent mais bien, un lieu sale et vraiment mal entretenu !

Nous choquons peut-être certains amoureux de ce por(c !) mais nous sommes incapables d’apprécier une ville à ce point négligée ! Dommage car nous nous réjouissions de découvrir cet endroit (joli sur carte postale non parfumée !)

Nous nous enfuyons vers le parc naturel de la Campana.

22/04 Nous entamons l’ascension du Cerro La Campana depuis le secteur Granizo ; il est 9 heures quand nous démarrons et il y a 1520 mètres de dénivelé : si nous réussissons, nous réalisons un nouveau record ! Nous commençons par un sous-bois de hêtres avant d’atteindre une ancienne mine après 5 kms de marche.

Il reste deux kilomètres d’escalade … oui, nous devons littéralement escalader un dédale de rochers pour atteindre le sommet, c’est difficile et dangereux. À mi-hauteur, nous découvrons une plaque commémorative indiquant que Charles Darwin est également passé ici : l’occasion d’expliquer aux petits ce qu’est un naturaliste. Après cette ascension éprouvante dans laquelle nous dépassons plus de gens que l’inverse, nous débouchons entre deux rochers sur une vue à 360° ; d’un côté, l’océan ; de l’autre et au loin, la cordillère avec ses monts enneigés. Dominique me rappelle que nous voyons deux frontières du Chili (est et ouest) ! C’est incroyablement beau.

Nous mangeons et nous nous reposons un peu car la descente s’annonce tout aussi difficile et dangereuse.

Alors que nous sommes presqu’en bas, Dominique fait un saut étrange sur le côté ; il nous demande de venir voir ce qui l’a effrayé ainsi : une tarentule chilienne !

Il la taquine du bout de son bâton et elle lève les pattes … Il continue et elle s’élance plus rapidement sur le chemin ; nous ne demandons pas notre reste et fuyons également. La mygale du Chili n’est pas venimeuse mais si elle se sent attaquée, elle peut piquer et ça fait fort mal !

En arrivant au camion, nous ne pouvons pas croire que nous sommes montés là-haut :

23h00 Nous sommes dans les bras de Morphée et la terre tremble sous nos pieds. Nous sommes proches de l’épicentre mais nous n’avons rien ressenti !

Dimanche, nous nous dirigeons vers Los Andes en passant par Santa Matilde où nous pique-niquons en pensant à Mathilde bien sûr … Mais non, pas notre reine, notre Six-Fourienne adorée qui est au Vietnam actuellement !

24/04 Vers 14h00, nous démarrons pour passer la frontière vers l’Argentine via le tunnel Cristo Redentor … 15h00, nous sommes déjà à l’arrêt dans une file interminable de camions et voitures. Que se passe-t-il ? Les camionneurs sortent et discutent ensembles. Après une demie heure, j’en interroge un qui m’annonce que la route est fermée car des roches y sont tombées mais le problème va bientôt être résolu … Des voitures particulières dépassent sans aucune visibilité sur la bande à contresens. Puis, soudainement, le train de véhicules se remet en marche et nous dépassons un ouvrier en train de balayer 4 cailloux !!! Nous sommes assez perplexes … Nous entamons la réelle montée vers le tunnel : 26 lacets au milieu de chauffards fous. Les camions dépassent en tous sens ; les voitures ont déjà disparues … Nous restons tranquillement sur notre bande derrière un autre chauffeur raisonnable.

À l’entrée du tunnel, nous sommes surpris par son petit diamètre mais ce qui nous horrifie encore plus sont les camions continuant à dépasser par la bande à contresens ! Nous passons la frontière dans le noir dans un boyau sans aération, ni portes de secours. Soudain, nous devons freiner et nous arrêter … en plein tunnel ! Les petits chantent à tue-tête à l’arrière ; je leur demande gentiment d’arrêter, de fermer toutes les ventilations et de conserver un maximum d’air respirable. Dominique se tait, moi aussi … Nous ne pouvons nous empêcher de penser à la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc … Je joue sur la tablette pour oublier où nous sommes ! Une voiture se permet encore de dépasser : nous sommes chez les fous ! Vingt minutes à attendre, oui, j’ai bien écrit vingt minutes … La cause de la file est très simple : à la sortie du tunnel, nous devons recevoir un papier à présenter à la douane. Le monsieur prend le temps de noter la plaque de notre véhicule et le nombre de passagers ! Nous sommes abasourdis devant autant d’inconscience … Pourquoi ne pas placer leur aubette 5 kilomètres plus loin ? Dominique et moi sommes accablés.

Nous sommes à 3700 mètres d’altitude et le souffle est court. Le temps est maussade et il commence à faire noir. Nous devons absolument passer la douane administrative aujourd’hui et redescendre un peu. La douane pour les véhicules privés se trouvent dans un grand hall dans lequel tous les véhicules passent et n’éteignent pas leur moteur, bien évidemment ! Pas de chance, le seul passage suffisamment haut pour nous se situe à l’extrémité du bâtiment derrière deux cars dont tous les passagers doivent faire contrôler leurs bagages dans un scanner … Je suis choquée par la brutalité et l’arrogance des douaniers envers leurs compatriotes : ils aboient littéralement sur les passagers et retournent méchamment le contenu de plusieurs valises.

Nos papiers sont prêts en une demi-heure mais nous sommes physiquement bloqués par ces deux cars ! Lorsque nous passons au niveau du scanner, le douanier nous laisse passer sans aucun contrôle du contenu du camion, merci !

Quelques kilomètres plus loin, nous nous garons sur un grand parking en terre. Nous sommes à 2700 mètres d’altitude, il est 20 heures et il commence à neiger ! Quelle journée !

Le lendemain, surprise, nous sommes pile en face du Puente del Inca : station thermale désaffectée qui se niche sous une arche naturelle … Le paysage est saupoudré de sucre impalpable ; les petits se jettent sur les quelques flocons de neige pour nous assaillir de boules de neige !

Après l’école, nous remontons vers l’Aconcagua que nous n’avions pas pu voir hier soir ! Le ciel est bleu et le sommet est quasiment totalement dégagée : quelle aubaine pour nous ! Nous faisons la balade de quelques kms à 3700 mètres d’altitude et sommes revigorés par le froid piquant.

De retour au camion, nous discutons avec deux Danois qui remontent depuis Ushuaia jusqu’en Alaska à vélo : bravo, les champions !

Ensuite, descente en roue libre jusqu’à Uspallata.

Nous prenons alors la route 52 vers les caracoles. La lumière est splendide et nous dormons dans un bivouac de rêve !

26/04 Magnifique rallye touristique dans une belle route en lacets jusqu’à Mendoza où je fais une lessive monumentale dans une lavanderia self-service avec wifi … Que du bonheur, donc ;-)

Nous fuyons Mendoza qui ne nous attire pas plus que cela. Vous savez, nous et les grandes villes, cela ne fait pas bon ménage !

Par dépit, nous nous arrêtons dans une station-service pour la nuit … Mais quelle bonne surprise quand nous apercevons d’autres voyageurs français avec des enfants ! Nous discutons un peu et nous nous donnons rendez-vous le lendemain !

27/04 Etienne, Amélie, Apolline (5 ans) et Célestin (2 ans) sont super sympas et la conversation reprend tout naturellement pendant deux heures … Etienne tombe amoureux de Titi ; il faut dire qu’il a aussi aménagé lui-même son van et il est bien sympa, leur Bison ! Pauline amuse Célestin tandis qu’Apolline et Louis font les petits fous ! Fin de matinée, nous reprenons la route presqu’à regret car nous aimerions rester plus longtemps ensembles … Mais, pour la « famille en vadrouille » comme pour nous, le temps est compté. Ils n’ont que 7 mois de voyage et nous avons un col à passer … Plusieurs autres voyageurs nous ont convaincus d’aller visiter la vallée d’Elqui au Chili car, d’une part, il paraît qu’elle est très jolie et, d’autre part, c’est le lieu où visiter des observatoires. L’observatoire du Pangue s’y trouve ; il appartient entre autre à un astronome français et les visites peuvent donc se dérouler dans la langue de Molière.

Mais quelques kilomètres plus loin sur notre route, nous voyons un panneau indiquant « Bières Belges » avec un van bleu à côté ! Sacré Etienne, quelle bonne blague ! Nous dînons tous ensembles pour le plus grand bonheur des deux familles !

Nous adorons ces moments ! Merci les amis, à très bientôt, nous espérons !

Bon, fini de rire, nous avons un col à passer. La camionneuse se met au volant pour aider le chauffeur à enfiler les kilomètres …

Nous sommes vendredi et le col est ouvert, quelle chance. Ce col (Agua Negra) ferme généralement fin avril ou début mai. Nous entamons la montée et sommes étonnés par la puissance de Titi. Malgré le manque d’air, il suit super bien … bon, il fume un peu noir mais, à cette altitude, c’est un peu normal !

Nous apercevons de loin les pénitenciers, ce sont des glaçons qui se dressent parallèlement au vent et font mine d’avancer.

C’est très élégant à découvrir de loin ; lorsque nous nous en approchons, nous sommes étonnés par leurs dimensions : ils sont énormes !

Nous traversons des paysages magnifiques et lorsque nous arrivons au col, à 4770 mètres, notre souffle est coupé !

Oui, nous manquons d’air ; Pauline a mal de tête, le vent souffle à décorner des bœufs et il fait glacial ! Vite, on prend la photo et on redescend vers l’oxygène. Nous pique-niquons à 4000 mètres d’altitude, le long d’un petit ruisseau partiellement gelé qui incite Louis à entamer des travaux hydrauliques, évidemment !

Nous entamons ensuite une descente interminable vers la vallée d’Elqui, ponctuée de nombreux travaux routiers et d’une belle lagune.

Nous atteignons enfin Diaguitas à la tombée de la nuit … Nous allons au resto par manque de nourriture ; hé oui, nous sommes une fois de plus passés au Chili et avons dû vider notre frigo ! Nous allons au Tatul Diaguitas où nous mangeons de délicieuses pizzas et quiches locales préparées avec soin par Gabriel et servies par Carolina, son épouse. Nous goutons également la bière locale. Les produits sont frais et savoureux ! De fil en aiguille, nous expliquons notre voyage à Carolina qui nous demande gentiment s’ils peuvent visiter l’engin qui nous transporte à travers le continent sud-américain ! Ils sont ébahis devant Titi et nous promettent de nous suivre également … Merci !

Nous logeons sur la jolie et tranquille place du village. La tôle a disparue et fait place à l’adobe, les villages deviennent mignons et plus esthétiques.

29/04 Nous sommes à Vicuña pour une énième session internet et nous apprenons que l’observatoire Pangue n’accepte pas les enfants en-dessous de 16 ans … Nous sommes super déçus ! C’est la raison principale de notre venue dans la vallée … Que faire : un conseil de famille s’impose. Nous nous renseignons sur les autres observatoires et jetons notre dévolu sur le « Cielo del Sur », petit observatoire familial qui propose des visites journalières dans le fin fond de la vallée d’Elqui. S’en suit un contact par e-mail sans réponse évidemment ! Qu’à cela ne tienne, nous partons visiter la fameuse vallée … et nous nous parquons le long de la route en soirée.

L’ambiance est orageuse dans Titi et Dominique élève la voix en se fâchant sur les enfants qui trainent à se déshabiller quand, tout à coup, nous entendons par la fenêtre un petit « bonsoir ? ». Le soufflé retombe et nous nous demandons qui cela pourrait bien être … Je m’empresse de me dévouer pour quitter la marmite sous pression afin de découvrir qui sont donc ces voisins qui parlent français … Ce sont les « 4 au bout du monde » : Fabien, Laetitia, Louison (6) et Marius (4) avec qui j’entame d’emblée la conversion. Louison est tout excitée de savoir qu’il y a d’autres enfants ! Rendez-vous est donc évidemment pris demain matin pour de plus amples présentations.

Le lendemain, il est inutile de préciser que les enfants jouent directement ensembles alors que les adultes parlent voyage por supuesto !

Nous décidons de démarrer tous ensembles afin de découvrir le petit village de Pisco Elqui. Tous les enfants viennent dans Titi et, inversement, ils voyagent tous dans le van, Toto, de leurs nouveaux amis ! Nous déjeunons ensemble, nous admirons également nos schtroumpfs qui se baignent dans une petite rivière glacée. Ensuite, nous découvrons une cave où l’on fabrique du Pisco.

Nous ratons la visite mais ne manquons pas de déguster le breuvage et, finalement, nous arrivons en fond de vallée à Alcohuaz où nous apercevons l’observatoire « Cielo del Sur ». La visite de ce soir est complète mais nous pouvons revenir demain à 21h ; après une courte discussion, nous décidons de rester tous ensembles pour admirer les astres le lendemain et trouvons un bivouac en face de l’observatoire. Nous passons une agréable soirée autour d’un repas improvisé et partagé !

Lundi, après l’école, les petits s’échappent dans la colline et les adultes passent leur temps à discuter tout en vaquant nonchalamment à diverses occupations ménagères (vaisselle, lessive, nettoyage et échange d’infos). On passe une super belle journée tranquille dans notre fond de vallée … Deux fois sur la matinée, nous sommes envahis par un troupeau de biquettes qui part ou revient de la rivière.

Le soir, le ciel est un peu voilé et nous sommes mitigés : Qu’allons-nous voir ? Cela vaut-il la peine de regarder le ciel ? Finalement, nous sommes ébahis devant la lune, Jupiter et ses 4 lunes visibles et nous avons la chance également d’apercevoir des amas d’étoiles ouverts (récents) et fermés (très vieux : proche du big-bang).

Le guide est un peu spécial : on ne sait pas très bien s’il a fumé ou s’il a constamment la tête dans les étoiles mais, au fur et à mesure de l’observation, il devient vraiment captivant et intéressant. Nous apprenons comment repérer la croix du sud et calculer le point fixe du sud céleste. Par chance, il se débrouille en français pour le plus grand plaisir des petits qui, pour une fois, suivent les explications en direct. Vers 23h, nos chérubins tombent de sommeil et s’endorment paisiblement, tout comme nous d’ailleurs, la tête dans les … étoiles !

Mardi, après l’école, nous quittons les copains pour poursuivre notre aventure. La séparation est un peu douloureuse car les amis francophones, c’est sacré en voyage ; mais, c’est promis, on essaie de se recroiser plus tard ! À bientôt ! Direction Vicuña où nous faisons le plein de victuailles.

Nous prenons la vallée del Rio Hurtado car plusieurs autres voyageurs nous ont vanté sa beauté. Nous sommes déçus car il y fait sec et aride. On y aperçoit des cactus, quelques vignes et des biquettes.

Pourquoi donc avoir fait ce détour pour atteindre La Serena … Par chance, nous découvrons la réserve naturelle Pichasca où nous nous replongeons dans la (pré)histoire. Nous découvrons des arbres pétrifiés, une côte et une vertèbre de dinosaure (70 millions d’années) et une grotte abritant des indiens (800 ans après JC).

05/05 Après plusieurs jours de route, nous arrivons à un autre rendez-vous astronomique : l’observatoire de La Silla. Nous avons pris rendez-vous pour la visite hebdomadaire du samedi à 14h00. Les petits entament d’emblée la construction d’une nouvelle cabane ; ils désespèrent d’être sédentaires, ces petits-là !

Nous sommes au milieu du désert et dormons avec les étoiles et les perruches qui réveillent Dominique à 5h du matin !

06/05 Nous prenons le temps de faire du pain avant de nous présenter devant le portail de ce gigantesque observatoire européen.

Les nombreux visiteurs s’élancent en convoi sur 17 kms pour atteindre le sommet d’une petite montagne situé à 2400 mètres d’altitude. Nous savons pertinemment que nous n’observerons rien mais les installations sont impressionnantes. Nous commençons la visite par le télescope NTT qui permet d’observer et d’analyser le ciel grâce à deux technologies différentes :

- le système SOFI analyse le ciel via la lumière infra-rouge. L’avantage de cette méthode est que la poussière et la saleté de l’univers perturbe beaucoup moins l’observation ;

- le système FAUST (?) analyse le ciel via la lumière naturelle.

Le télescope est formé de trois miroirs : un horizontal de 12 cm d’épaisseur qui capte la vision du ciel reflété dans un second qui lui reflète vers le troisième orientable vers la technologie choisie.

Aucune vision n’est réalisée à l’œil nu mais les données sont directement transmises vers les ordinateurs de la salle de contrôle. Leur observation permet de déterminer la vitesse des étoiles, les éléments chimiques dont elles sont composées, leur masse, leur distance, leur âge, etc.

Le télescope est monté sur un socle et tout le bâtiment peut effectuer une rotation sur celui-ci.

De plus, il est orientable dans tous les sens.

Après nous découvrons une ancienne parabole suisse qui analysait le ciel via les micro-ondes radios.

Cet engin ne fonctionne plus car un champ de paraboles plus performantes est en construction sur un autre site, l’ALMA.

Enfin, nous découvrons la salle de contrôle où les ingénieurs et astronomes travaillent de concert.

Les rendez-vous pour une observation doivent être pris au moins 12 mois à l’avance et peuvent être refusées si le sujet n’est pas suffisamment intéressant. Certains télescopes appartiennent à une nation bien précise et les données récoltées ici sont directement analysées depuis l’Europe.

C’est ainsi que nous apercevons également le télescope belge, appelé Trappiste. Des astronomes belges l’ont utilisé depuis la Belgique pour découvrir 7 exo-planètes (planètes d’un autre système solaire que le nôtre) et leur ont donné des noms de bières trappistes belges … On ne se refait pas, sacrés belges !!!

La raison pour laquelle il y a tant d’observatoires dans la région est assez simple : il y a environ 300 nuits claires par an, la pollution lumineuse y est faible et le trafic aérien quasi nul.

Visite excessivement intéressante … Même les petits apprécient et c’est pourtant une visite en anglais avec des explications traduites à la va-vite entre deux explications ! Enfin, notre guide nous explique que, venant du big-bang, nous sommes en réalité un amas chimique qui peut être apparenté à la poussière d’étoiles … Nous aimons bien cette image et apprécions d’être simplement de la poussière d’étoiles !

Repartis sur les routes, nous quittons cette zone désertique et nous dirigeons vers la côte via la vallée du rio Huasco. C’est une vallée verte car la rivière y est abondante mais dès que nous la quittons pour rejoindre le parc national Llanos del Challe, nous entrons dans un vaste désert côtier.

Nous y parcourons un sentier de 7 kms pour y découvrir des pétroglyphes quasi invisibles, de magnifiques cactus et des vestiges de la vie indienne.

C’est sommaire mais la promenade est très agréable. Les enfants s’amusent à se cacher dans les trous naturels creusés dans les roches.

Nous longeons encore un peu la côte avant de trouver un bivouac de rêve le long de l’océan pacifique !

08/05 Nous quittons définitivement cette belle étendue bleue en nous replongeant dans le désert pour rejoindre Copiapo. Nous y arrivons en fin d’après-midi (16h), tout fiers d’être tôt en ville pour organiser la suite du voyage. Nous devons trouver une lavanderia et faire le plein d’eau et de mazout, nous aimerions visiter le musée des minerais et nous devons également vérifier la praticabilité du Paso San Francisco pour retourner en Argentine tout en prenant le temps de visiter le parc national Tres Cruces qui culmine à 4000 mètres d’altitude. Tout un programme !

Nous cherchons désespérément une lavanderia mais, au bout d’une heure, nous sommes toujours occupés à déambuler dans les rues étroites de la ville où il est impossible de se parquer. Nous décidons de nous renseigner à l’office du tourisme ; un monsieur nous accueille gentiment. Le musée du minerai est fermé pour cause d’inondations, la lavanderia se trouve à l’autre bout de la ville et la météo est très mauvaise à partir d’après-demain. La frontière sera fermée … Nous sortons de là complètement dépités ; nous voulions prendre un peu de temps avant de monter trop vite en altitude et nous voilà acculés à devoir prendre des décisions rapides. Haaaa, nous ne sommes plus habitués à un tel stress ;-)

Bon, analysons calmement la situation. Nous avons encore des sous-vêtements pour au moins 4 jours, nous devons absolument faire les pleins et quelques provisions et finalement, que préférons-nous faire ? 1000 kms dans le désert pour rejoindre Atacama ou rejoindre l’Argentine sans même visiter Copiapo, ni même s’arrêter au magnifique parc de Tres Cruces. Nous faisons quelques courses tout en réfléchissant … Au fond de nous-mêmes, la décision est déjà prise mais nous avons un peu peur … C’est un col haut, long et nous sommes acculés par la tempête de neige annoncée. Si nous avons un problème, nous serons dans de sales draps (ils sont déjà sales aussi ceux-là, d’ailleurs !)

Nous nous mettons en quête de gasoil mais, à la première pompe, il y a un problème avec le mazout ; à la seconde, notre carte ne passe pas ; aux troisième et quatrième, ils ne veulent pas nous donner de l’eau ; enfin, à la cinquième, le pompiste est super sympa, la carte passe et nous pouvons prendre de l’eau potable. Ce petit jeu nous a pris deux heures ; il est 20h30 et nous sommes toujours à 280 kms de la frontière ! Nous roulons 50 kms et bivouaquons le long de la route à 1500 mètres d’altitude ; ce n’est pas assez haut pour s’acclimater mais il est 23 heures et la route devient dangereuse.

09/05 Nous entamons la montée vers le col, les paysages sont désertiques et la piste moyenne ; c’est la route des Seismiles (6000 mètres). En effet, nous sommes rapidement entourés de hauts sommets enneigés avoisinants tous les 6000 mètres d’altitude, dont le célèbre « Ojo del Salado » (œil de la salade !) qui est le volcan actif le plus élevé du monde. Vers 12h30, nous arrivons enfin à 3800 mètres au poste frontière chilien situé à côté d’un grand salar.

Les formalités sont assez rapides malgré l’antipathie d’un des douaniers. Nous mangeons des pâtes pour prendre des forces et reprenons la route. Les paysages sont beaux et tout aussi spectaculaires que ceux du Paso précédent.

Nous montons toujours, Louis a mal de tête mais nous ne pouvons plus faire demi-tour car nous avons passé la moitié. Nous lui donnons à boire et l’installons pour dormir. Nous roulons toujours et culminons maintenant entre 4200 et 4700 mètres d’altitude. Dominique et moi avons mal au crâne malgré les litres d’eau que nous ingurgitons … Enfin, vers 17h, nous passons la frontière après 50 kms d’un très mauvais ripio.

Je prends une photo pour la forme et nous nous enfuyons vers le poste frontière argentin. La route est asphaltée et nous l’atteignons vers 18h, les formalités sont ici très rapides malgré le fait que Louis dorme et qu’il ne se présente pas en personne au bureau. Pauline est blanche comme un linge.

Nous devons absolument redescendre pour le bien-être de chacun mais la route descend en un faux-plat interminable. Nous nous arrêtons finalement à 3500 mètres d’altitude. En mettant Titi à niveau, Pauline vomit ; Louis se réveille et se sent mieux. Notre mal de tête passe également. Nous avons réussi notre pari ; nous sommes quasiment les derniers à être passés avant le mauvais temps mais, avouons-le, par le chas de l’aiguille à travers ce col. Nous ne sommes pas fiers de nous car nous avons soumis nos organismes à rude épreuve et nous sommes fatigués. Demain, nous allons nous reposer à … SURPRISE ! C’est pour le prochain numéro, haha !


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