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Termas, Empanadas, Aceitunas, Viñas, Incas y Quebradas !


Aujourd’hui, nous arrivons à Fiambala après s’être promené dans un joli petit canyon (quebrada) et avoir parcouru la fin du magnifique parcours du Paso San Francisco …

Nous traversons une ville bizarre où les jeunes font cracher leur mopette et les moins jeunes leur bagnole (ou ce qui en tient lieu ;-)

Nous fuyons vers les thermes de Fiambala à 18 kms de la ville vers la montagne, endroit bien plus plaisant que le village du même nom !

En effet, il y a 15 bassins à température décroissante (de 44°C à 30°C) suivant le flux de la cascade. C’est propre et Dominique et moi en profitons à la nuit tombée.

Le lendemain, Pauline et Louis passeront quasiment 7 heures dans l’eau.

Ils feront la connaissance de petits Argentins en fin d’après-midi (Tamara, Matias et Bryan) et ils iront également tous ensembles admirer la grande vallée depuis le mirador tout proche : vallée balayée par le vent et la tempête de sable aujourd’hui !

Oui, oui, cela doit bien souffler plus haut au Paso San Francisco alors que nous sommes protégés dans notre petite vallée …

12/05 Nous quittons ce bel endroit pour rejoindre Tinogasta afin de faire quelques courses, de l’internet, trouver une lavanderia et réviser Titi. La lavanderia trouvée peut prendre mon linge à partir de lundi seulement (nous sommes vendredi), cela ne fait pas nos affaires … Nous trouvons de l’internet d’abord dans un café, ensuite à la station-service toute proche.

Alors que nous devons prendre une décision sur la suite de notre voyage, un monsieur nous aborde en espagnol tout en admirant Ouistiti. Nous discutons un peu et il nous demande où nous allons dormir ce soir … Nous bégayons un peu car nous n’avons pas encore pris la décision de rester ici ou partir … Voyant notre désarroi, il nous invite à venir passer la soirée chez lui et va nous aider à trouver un mécanicien pour réviser Titi demain ! Nous ne savons que répondre mais bien vite, nous comprenons qu’il serait impoli de refuser et puis, depuis le temps que nous espérions manger une vraie parilla chez des Argentins : Quelle bonne surprise pour nous !

Victor nous amène chez le mécanicien afin de prendre rendez-vous pour demain ; celui-ci est déjà en vadrouille pour fêter son vendredi soir et n’apprécie pas que l’on soit venu le déranger pour prendre simplement un rendez-vous … Il nous dit de revenir demain à 8h30 !

Nous suivons ensuite Victor jusque chez lui où son épouse, Rosa, nous accueille à bras ouverts. Elle veut nous apprendre à faire des empanadas (chaussons de viande hachée) ; Pauline et Louis sont aux anges. Pas moins d’une demi-heure plus tard (vers 21h), nous nous sentons comme chez nous : les petits sont à la cuisine avec Rosa et nous discutons avec Victor et Juan, un de leurs saisonniers présent pour cueillir les olives (aceitunas).

Nous mangeons de délicieuses empanadas accompagnées ensuite d’un très bon « asado » de bœuf (viande cuite au barbecue). Nous passons une très agréable soirée en leur compagnie. Nous logeons à côté de leur maison dans leur finca.

Le lendemain, Victor nous attend dès 8 heures pour nous accompagner chez Don Carpio, nous sommes sur place à 8h30 et, bien sûr, personne ne nous attend ! Au bout de 2 heures, Don Carpio montre le bout de son nez avec des yeux encore bien lourds de sommeil (ou d’autre chose, va-t’en savoir ?) … Il analyse la situation et veut que nous garions Titi juste au-dessus d’une belle grande flaque d’eau ! Je m’énerve un peu et lui fais fermement comprendre que nous désirons un travail sérieux. Nous garons Titi plus loin … dans la poussière !

Entretemps, les petits sont levés et habillés, ils ont déjeuné et jouent dans le terrain vague juste à côté.

Dominique enfile sa salopette et démonte ce qu’il y a à démonter pour faciliter le travail d’inspection du camion. Victor et Rosa repassent nous voir et emmènent gentiment nos deux schtroumpfs chez eux ; je suis rassurée car les voir jouer ainsi dans la poussière ne me plaisait guère.

En fin de journée, vers 19h00, nous sommes fatigués et las car il a fait chaud et nous étions en permanence au taquet pour surveiller notre gus, très sympa par ailleurs mais très vite distrait par l’activité alentour. Il s’interrompt pour un oui ou un non ; vérifier rapidement la remorque d’un autre client ; discuter avec son pote, avec la voisine, avec sa maman ; nous offrir des empanadas ; se plaindre qu’il fait chaud ; essayer de convaincre Dominique de s’installer avec lui (sur ce coup-là, il peut toujours courir …) ; nous offrir des « facturas » (friandises), etc. Nous sommes las, la nuit tombe très vite et il faut remonter un tas de choses sur Titi et ranger les outils de Dominique. Nous sommes crasseux également. Puis, finalement, nous sommes prêts, nous remercions Don Carpio pour la révision, le payons et, comme par enchantement, Victor apparaît avec les petits. Il nous invite d’emblée à passer à nouveau la soirée en leur compagnie. Bon, ils ont de la visite mais ce n’est pas grave, on se serrera un peu !

Nous voilà repartis dans la belle finca Santa Rosa de nos nouveaux amis. Les petits ont passé une magnifique après-midi à cueillir des olives avec Juan. Ils sont vraiment comme chez eux et circulent dans toute la maison comme s’ils y habitaient depuis des lustres.

Cette deuxième soirée est tout aussi magnifique que la première ; les petits préparent une cinquantaine d’empanadas avec Rosa tandis que nous discutons avec les invités de nos hôtes ; il y a, d’une part, le propriétaire terrien voisin et sa femme et, d’autre part, le frère de Rosa et un très bon ami à eux, tous deux très volubiles et comiques, incompréhensibles également ! Le voisin possède des vignes dont on goûte le vin et un pressoir dont Victor profite pour ses olives. Nous mangeons des empanadas et un asado de porc, tout aussi bon que celui de la veille. Vers minuit, tombants de sommeil, nous prenons congé de la joyeuse tablée et disparaissons dans notre casa rodante.

14/05 C’est dimanche et nous faisons un peu la grasse matinée … Mais dès que les petits ont déjeuné, les voilà repartis près de Juan pour cueillir des olives.

Dominique continue de menus travaux d’entretien sur Titi tandis que je fais du ménage intérieur ! Je visite également la finca avec Rosa ; c’est un endroit très agréable, excessivement calme et reposant, cela fait un bien fou d’être ici avec des personnes aussi gentilles et accueillantes.

Les petits batifolent autour de nous et en profitent pleinement ; ils finiront par peindre des montants d’étagères pour Rosa. Vers 13h, Victor nous invite encore à manger les restes de la veille … Je propose d’emblée de compléter le repas avec une salade de couscous. Ce repas sera encore plus agréable que les précédents pour nous car nous discuterons de beaucoup de sujets intéressants : politique argentine, commerce, difficultés douanières, Belgique, histoire familiale, immigration, etc. Ensuite, je fais une petite lessive tandis que Dominique arrime correctement Titi. Et puis, malgré une forte envie de prolonger ce moment de bonheur intense, nous nous obligeons à quitter le petit paradis de Victor et Rosa ! Séance photo, adieux émouvants et nous voilà repartis sur les routes … Merci, merci, merci, Victor et Rosa, nous vous attendons en Belgique en 2018 comme promis !

15/05 Nous visitons el Shimcal de Quimivil, un des sites Incas les plus australs de cet ancien empire. Cette visite s’avère être une très bonne introduction à la culture Inca. Il y a un petit musée et un village Inca un peu restauré. La visite guidée est obligatoire ; la guide est sympa et claire dans ses explications ; le groupe est petit : 7 personnes. Nous découvrons d’abord le petit musée avec la maquette de la reconstitution du village ; quelques poteries et explications.

Ensuite, nous parcourons le site en grimpant d’abord sur le mont de la lune qui permet d’embrasser du regard l’entièreté du site ; la visite se poursuit en parcourant les différents espaces (trône central (Ushnu), ateliers, réserves, maisons) et en admirant également l’escalier qui permettait d’accéder au mont du soleil.

En sortant, nous discutons avec Mike, voyageur anglais au long cours.

Mardi, après l’école, nous visitons un musée d’un tout autre style … celui de la Pacha Mama situé à Amaichá del Valle. C’est un peu le musée argentin du facteur Cheval … Des tonnes de cailloux assemblés de manière esthétique ; kitsch, diront certains mais nous apprécions ce trop-plein d’esthétisme !

Hé oui, cela fait des mois que nous voyons des maisons à peine finies, délabrées, emmanchées … Alors oui, nos yeux se régalent de dessins primitifs représentant des symboles indiens !

Il y a également deux grandes salles très intéressantes ; la première avec toutes sortes de roches ayant plus ou moins de valeur et la seconde expliquant ce que sont le culte de la Pacha Mama ainsi que les us et coutumes des Indiens.

Les petits sont émerveillés devant les roches multicolores.

Nous continuons notre découverte de la culture indienne par le site de l’ancienne cité de Quilmes. Magnifique ! Ce sont les vestiges d’une ville de +/- 3000 habitants qui contrôlait une population globale de plus de 10.000 habitants (un peu comme Libramont, en fait) ; elle est le témoin de l’organisation urbaine des Indiens entre l’an 800 et l’arrivée des colons espagnols, au 17ième siècle.

Ses occupants furent parmi les derniers à résister à la colonisation. Aujourd’hui, ce sont toujours des Indiens quilmes qui gèrent le site. Nous nous amusons à déambuler dans cette ville partiellement restaurée ; nous prenons également de la hauteur afin d’embrasser le site du regard.

Nous ne pouvons nous empêcher de penser aux médinas marocaines quand on voit le dédale de passages en tous sens … Il est vraiment difficile de comprendre l’organisation urbaine du site et, malheureusement, celui-ci manque cruellement d’informations écrites.

Enfin, nous rejoignons Cafayate à la nuit tombée.

17/05 Nous trouvons enfin une lavanderia !!! 5 machines seront nécessaires !!! Ouf, nous voilà à nouveau présentables !

Cafayate est le centre d’une région vinicole importante qui est entre autre connue pour son célèbre cépage Torrontés. Nous ne manquerons pas de goûter ce vin blanc au parfum particulier mais très agréable au palais ; ceci tout en cherchant, mais sans succès, le mot caché de nos amis français (Dominique et Philippe) à la casa de Los Empanadas. À noter également que ce sont les vignobles les plus hauts du monde.

18/05 Nous décidons de visiter la quebrada de Las Conchas située au nord-est de Cafayate. Nous nous faufilons à travers des roches et dunes fossilisées érodées par l’eau et le vent dont les tons sont très variables mais la dominante reste franchement rouge-orangé.

Nous pique-niquons dans un canyon et nous nous amusons à découvrir des passages secrets au point de se perdre un peu … Oui, les enfants et moi perdons Dominique le temps de fermer Ouistiti à clef !

Nous poursuivons notre chemin vers le mirador de Tres Cruces.

Puis, nous nous arrêtons assez longuement dans El Anfiteatro ; c’est une immense cheminée ouverte creusée dans la roche.

C’est très impressionnant !

Enfin, nous terminons notre promenade par la Gueule du Diable qui ressemble à la formation précédente mais est finalement bien moins majestueuse car partiellement inaccessible. Nous rebroussons chemin pour nous diriger vers la vallée calchaquie et bivouaquons près de San Carlos.

19/05 Aujourd’hui, nous longeons le Rio Calchaqui jusqu’à Cachi en passant par la magnifique Quebrada de Las Flechas. Il fait venteux et je m’offre un peeling intégral au sable quand je sors du camion pour prendre des photos mais cela en vaut la chandelle !

Nous poursuivons notre route et arrivons dans une vallée assez verdoyante où l’on cultive des pommes de terre, du maïs, des oignons et des piments.

La mythique ruta 40 serpente sur le versant de la vallée et se réduit à certains endroits à la largeur de Titi.

Nous arrivons en fin d’après-midi à Cachi où nous décidons finalement de bivouaquer en plein milieu du village. L’endroit est vraiment paisible et charmant.

En soirée, Dominique et moi allons boire une bière locale dans un café et nous profitons pleinement de ce moment à deux !

Le lendemain, nous flânons encore un peu à Cachi, visitons la petite église dont les lambris et le mobilier sont en bois de cactus et rejoignons le parc national Los Cardones. Des cactus (los cardones), nous en voyons depuis un certain temps mais, ici, ils sont présents par milliers.

Ils pointent majestueusement leurs doigts vers le ciel et sont maintenant protégés !

Un peu plus loin, nous passons le col Piedra del Molina (3350 mètres) avant d’entamer la descente de la cuesta del Obispo dans laquelle nous nous arrêtons assez rapidement à la hauteur de la vallée Encantado.

Nous y bivouaquons tout en profitant d’une vue splendide sur la côte en question.

21/05 Nous décidons de descendre à pied dans la vallée enchantée : 4 kilomètres en descente en altitude, c’est assez facile ! Nous marchons allégrement tout en admirant les animaux (dont des chinchillas) et oiseaux très actifs dans les rochers et les prés.

La vallée était sacrée du temps des Incas et était parcourue par les caravanes commerciales qui reliaient la vallée de Salta à celle de Cachi. Les paysages sont, une fois encore, magnifiques et nous ne pensons pas du tout à la montée.

Mais … quand il faut remonter, notre souffle est beaucoup plus court, le chemin paraît beaucoup plus long et nos jambes sont beaucoup plus lourdes ! Nous sommes vite découragés et décidons de couper à travers tout ! Cela monte d’autant plus mais nous sommes beaucoup plus vite en haut ! Nous voilà bien fatigués et fourbus après cette petite randonnée !

Nous roulons une vingtaine de kilomètres et bivouaquons le long d’une rivière où les petits entament d’emblée des travaux hydrauliques, bien évidemment !

Très chouette bivouac où nous faisons exceptionnellement un barbecue de cuisses de poulets : délicieux !

22/05 Notre ami Victor nous a mis en contact avec son ami Oscar ! Nous devons passer chez lui afin de faire contrôler les soudures précédemment faites sur Titi. Oscar habite Cerillos juste à côté de Salta ; nous débarquons chez lui et il nous offre directement son aide : Titi est en ordre et le fils d’Oscar, Oscar junior, répare le PC de Dominique (il n’affichait plus rien depuis 2 jours !). Merci Oscar sénior et junior ! Nous décidons de rester dans son camping pour la nuit car c’est gazonné et arboré et la verdure nous manque énormément ! Nous avons mangé beaucoup de poussières depuis des semaines et nos gorges et nez sont asséchés et irrités … Cet environnement plus vert va définitivement nous remettre d’aplomb !

Nous restons d’ailleurs un jour supplémentaire pour effectuer des tâches administratives et ménagères régulières à toute vie de voyageurs. Nous demandons également à Oscar de garder nos coffres, nos vélos et une roue de rechange car nous n’en avons aucune utilité dans les quelques semaines à venir pour effectuer la boucle vers le nord-ouest de l’Argentine, le Sud Lipez bolivien et le désert d’Atacama chilien. Merci encore pour ce stockage sécurisé !

24/05 Nous visitons Salta ; c’est une ville et elle est agréable … oui, oui, vous lisez bien !

Nous commençons par la visite du musée d’anthropologie. C’est un tout petit musée qui explique, en quelques pièces de poteries et objets de tous les jours, les différentes périodes marquantes des civilisations pré-hispaniques de la région de Salta.

Il explique également l’importance du respect des découvertes archéologiques et des cultures indigènes. Nous sommes en effet dans une région où les communautés indiennes sont encore présentes aujourd’hui.

Nous bivouaquons sur le parking du musée à côté des « Oueskonva », une famille française sur les routes des Amériques pendant un an. Les enfants en profitent pour jouer ensembles bien évidemment tandis que nous discutons entre adultes.

Nuit un peu bruyante … Demain, c’est le 25/05, fête de l’indépendance argentine, les Argentins sont en congé et ils en profitent pour festoyer !

Le lendemain, après l’école, nous décidons de visiter le MAAM, Musée d’Arquéologie de Haute Montagne ; c’est le musée où sont conservées et exposées les momies d’enfants offerts en sacrifice lors de rites Incas. La visite est estimée à 1h30, nous en prendrons une de plus … Les petits sont fascinés mais aussi un peu horrifiés (comme nous d’ailleurs) par ces offrandes. Le musée est extrêmement intéressant. Les photos sont interdites.

Avant de découvrir la momie exposée (actuellement « La petite fille foudroyée »), on découvre deux parcours :

  • celui de l’archéologue (ces enfants ont été retrouvés à 6700 mètres d’altitude en 1999 après plus de 20 ans de préparation de l’expédition, d’où leur état de parfaite conservation), ainsi que du concept de « redondance de matériel » et de « préservation maximale des pannes possibles » du matériel technique utilisé (les enfants sont conservés dans des espèces de cloches sous vide) ;

  • et celui du rite (pourquoi, le parcours du sacrifié, quels enfants étaient choisis, les objets retrouvés dans la tombe, la croyance inca comme quoi ce n’était pas un crime car l’enfant vivait encore après en étant proche de l’Inca, la façon de droguer les enfants, etc.).

Nous découvrons également la momie de la reine de la montagne (La Reina del Cerro) qui a été découverte dans les années 20’ et qui a été malheureusement très mal conservée par manque de connaissances techniques et archéologiques.

En sortant du musée, Louis a peur d’être choisi comme offrande ! Nous le rassurons en lui disant que sa tête est trop carrée … Oui, les adultes déformaient les visages des enfants choisis en étirant le bas du visage pour qu’il soit en forme de cône ! Ils sont fous, ces Incas !

Nous déambulons un peu dans les rues de Salta et admirons l’église San Francisco de jour et, puis plus tard, à la nuit tombée.

Nous dormons à nouveau sur notre petit parking. Nuit beaucoup plus paisible que la veille.

26/05 Après avoir fait la vidange de Titi, nous quittons Salta sous une bruine typiquement belge que, bizarrement, nous apprécions … Oui, la sécheresse des dernières semaines nous a vraiment éprouvés et nous profitons pleinement de ce temps humide auquel nous sommes normalement habitués.

La corniche est une route au nord de Salta qui nous permet de rejoindre San Salvador de Jujuy. Ses deux bandes de roulage sont calculées sur la largeur des Fiat 500 … Or, les autres usagers et nous sommes bien plus larges que cela et nous serpentons à travers une multitude de lacets dans une espèce de forêt subtropicale. L’endroit est magique mais dangereux ; nous ne sommes pas de trop à deux devant pour anticiper les tournants à l’aide de nos 4 yeux réunis !

Nous bivouaquons le long d’un des multiples barrages de cette région ; nous traversons en fait la réserve d’eau douce de Salta. C’est vraiment inattendu de trouver un climat aussi humide ici !

27/05 Nous nous engageons dans la quebrada de Humahuaca, totalement sèche et poussiéreuse de nouveau … Nous commençons par atterrir à Purmamarca ; c’est un joli petit village ultra touristique mais plaisant.

Nous installons Titi près du cimetière et commençons la promenade d’une heure autour du village ; les roches sont magnifiques et très colorées.

Nous terminons notre tour par la montagne aux 7 couleurs ; malheureusement, le soleil est déjà au-delà de la montagne et nous devons revenir le lendemain.

J’en profite pour aller admirer la charpente de l’église en bois de cactus … c’est assez décevant !

Nous reprenons la route vers le nord en direction de la palette du peintre.

Nous poursuivons notre route pour rejoindre Tilcara où nous espérons trouver du pain. Nous traversons la ville à travers ses rues très étroites ; Titi remporte un certain succès mais le chauffeur grommèle dans sa barbe car nous manquons d’arracher quelques rétroviseurs et devons même emprunter le trottoir à certains endroits. Nous fuyons vers Urquia pour admirer l’église mais celle-ci reste imperturbablement fermée malgré les heures d’ouverture clairement annoncée. Nous y pique-niquons et nous nous dirigeons vers Humahuaca !

Ici, nous bifurquons vers la ruta 73 sans même nous arrêter dans le village car nous voulons aller admirer la montagne aux 14 couleurs. La piste est exécrable et déglingue quelque peu le pare-branche mais le déplacement en vaut vraiment la chandelle : c’est époustouflant !

Nous rebroussons chemin et élisons domicile sur la place principale de Humahuaca. Il y fait super tranquille. Nous promenons un peu en ville, montons voir l’exubérant et horrible monument de l’indépendance ainsi que la petite tour en adobe, vestige de la forteresse de la ville.

Sur recommandation d’Argentins rencontrés à Fiambala, nous achetons également des billets de bus pour Iruya pour demain.

Lundi 29/05, nous montons donc dans le bus de transport local à 10h30 pour un trajet de 3 heures vers ce petit village perdu au fond d’un canyon. La route est splendide mais dangereuse et très mauvaise et nous sommes vraiment satisfaits de la faire en bus. Notre conducteur attitré peut ainsi se reposer tout en admirant le panorama.

La photographe, par contre, regrette de ne pas pouvoir arrêter le bus et se contente de photos médiocres prises à travers les vitres sales du bus.

Le petit village d’Iruya est tranquille et assez typique mais c’est vraiment le trajet qui vaut le détour.

Nous trouvons un petit comedor pour nous restaurer. Nous sommes à la terrasse et surplombons la vallée alors que Nico, le perroquet, nous observe et discute !

Nous nous régalons ; Louis avec des beignets de quinoa, moi avec un risotto de quinoa tandis que le père et la fille jettent leur dévolu sur un met plus classique : du poulet avec du riz (le célèbre « pollo con arroz » que l’on trouvera dans toute la Bolivie).

15h15 Le bus redémarre en sens inverse pour les 78 kms à parcourir jusqu’à Humahuaca et ce, toujours en 3 heures évidemment.

Les paysages sont aussi beaux en sens inverse et l’ambiance dans le bus toujours aussi locale et typique : indiennes et petits enfants en sandales, jeunes filles gloussant et quelques touristes ridicules en train de se tordre pour voir la route alors que les locaux tirent les tentures pour pouvoir dormir !

Nous dormons à nouveau sur notre place de village toujours aussi tranquille !

30/05 Aujourd’hui, nous terminons la quebrada de Humahuaca par la splendide colonne vertébrale du diable ; c’est une formation rocheuse tout-à-fait originale.

Et puis, la route 9 se poursuit à travers la Puna très venteuse aujourd’hui et nous devons faire face à de nombreuses rafales de sable.

En fin de journée, nous arrivons dans l’adorable petit village de Yavi qui dort paisiblement à l’écart de la route principale.

Près de la rivière se trouve l’église qui abrite un retable couvert à la feuille d’or par un artisan bolivien. L’église date de 1590 tandis que le retable est de 1630.

C’est l’église la plus ancienne de la région. La gardienne me permet de prendre une photo alors que c’est normalement interdit.

Après, nous nous dirigeons vers la laguna Colorada toute proche, pour dormir. C’est un nom très commun dans la région ; une lagune sur deux s’appelle Laguna Colorada !

À l’heure où j’écris les dernières lignes de cet article, nous partons d’un bivouac de rêve ! Et pourtant, ce n’était pas gagné d’avance … hier soir, nous sommes arrivés ici au bout d’une piste caillouteuse, il faisait venteux et très froid. Ouistiti tremblait sous les coups de vent.

Et puis, ce matin, en ouvrant les rideaux, il faisait toujours aussi glacial mais le vent était tombé … Le paysage était tout aussi magnifique qu’hier soir mais la journée s’annonçait belle et lumineuse.

Après le petit déjeuner, je me suis esquivée de la classe en laissant les élèves aux bons soins du directeur, je me suis promenée une heure seule au milieu des vigognes, des canards et flamants roses et j’ai découvert des dessins rupestres sur des rochers …

Moment de pur bonheur dans un lieu extrêmement apaisant et tranquille !

De retour au camion, j’ai envoyé les élèves à la découverte de la nature également !

Quand Titi fut prêt à partir, les élèves ont accourus de peur d’être oubliés … Nous avons fait 500 mètres et avons constaté la crevaison du pneu arrière gauche !!! La première après plus de 20 000 kms de route sur le continent !

Branle-bas de combat ! Nous sortons du camion et nous nous organisons ; Dominique à la commande de la manœuvre ; Pauline et moi, comme petites mains ouvrières et Louis … à l’intendance, à l’infirmerie (Dominique ayant reçu un retour de manivelle de la petite grue) et comme photographe !

En 1h30, nous avons démonté la roue, changé la jante, remonté la roue crevée sur le toit et rééquilibré les pneus ! Une vraie équipe de choc ! Tout cela à 3500 mètres d’altitude quand même !

Bon fini de rire, nous rejoignons La Quiacqua où nous faisons notre dernier plein avant la Bolivie et nous décidons de réparer notre roue crevée … Redescendre le pneu, déjanter, réparer, remonter le pneu : opération rondement menée par la Gomeria Flores.

16h00 Nous nous présentons enfin à la douane (réputée compliquée) pour passer en Bolivie, ma fameuse Bolivie ! Hé oui, depuis le début du voyage, je n’arrête pas de parler de la Bolivie et des souvenirs que j’en ai gardés lors de mon voyage en 1995 (22 ans déjà !) … Alors, les petits l’appellent la Bolivie de Maman où tout est beau, exceptionnel, magnifique, etc. Pour ma part, je suis émue et excitée d’y retourner mais j’ai également peur d’être déçue et, surtout, que mes Loulous soient déçus !

Bon, trêve de bavardages inutiles … au bout d’une heure pendant laquelle nous faisons quand même 3 fois la file, nous y voilà : en Bolivie ! Trop facile, cette frontière … À nous, la Bolivie !

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