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On a marché sur la lune

Mardi 06/06, nous ne faisons absolument rien à part reprendre nos esprits, discuter avec Mike (l’Anglais) qui, lui, est passé de justesse par le Paso de Jama !

Quand, tout à coup, déboule un petit fourgon jaune … Peter et Meret sont ici aussi alors que nous ne les avons plus vus depuis notre sortie du Grande Africa … Quelle surprise de les revoir ! Nous discutons longuement avec eux ; nous partageons même une bière ensemble ! Meret et les petits discutent cailloux ; il faut dire que Meret a trouvé un morceau de météorite et Louis est subjugué ! Nous écoutons également leurs conseils car ils sont ici depuis une dizaine de jours … bloqués par le mauvais temps !

Nous sommes dans un des déserts le plus aride au monde et il pleut !

07/06 Aujourd’hui, il neige même ! Nous sommes calfeutrés dans notre casa rodante et regardons avec beaucoup de plaisir l’agitation autour de nous : on se croirait à Bruxelles quand il y a 5 cm de neige ! Les voitures roulent lentement dans la mélasse formée par la boue et la neige, et les piétons avancent comme s’ils avaient fait dans leur culotte ! Comique, je vous dis.

Les touristes (enfin, les vrais !) nous font un peu de peine … Payer un ticket d’avion pour venir patauger dans le désert … Et puis, ce qui est le plus dommage, c’est que les plus beaux sites sont fermés : le Sud Lipez, les lagunes vers le Paso de Jama et le geiser de Tatio ! Ce dernier est une des raisons de notre venue ici ; nous sommes donc un peu concernés aussi.

Meret et Peter viennent nous dire au revoir, ils filent vers le nord et le meilleur temps. Ils sont estomaqués par la déroute dans San Pedro … en tant que Suisses, c’est normal, bien sûr ! Ils seront bloqués à la sortie de la ville car la route vers Calama est également fermée …

Le seul bonheur dans tout cela, c’est le pain de la boulangerie française … Nous nous gavons de bons pains et croissants à prix d’or … Mais quel plaisir après 9 mois de voyage de manger du vrai bon pain français !

08/06 Le temps se remet déjà et nous quittons San Pedro pour bivouaquer dans la vallée de la lune ! Magique, jugez plutôt :

Nous assistons à un magnifique coucher de soleil, suivi d’un inattendu lever de lune ! Nous sommes seuls sur terre … ou sur lune … enfin, avec les astres, quoi ! Impossible de compter les étoiles …

09/06 Aujourd’hui, nous décidons de découvrir le salar d’Atacama …

Nous serons surpris par sa couleur café au lait mais, plus encore, par son activité économique. Au sud du salar, il y a une énorme mine de lithium, c’est très impressionnant !

Nous essayons également de trouver la météorite (Louis veut aussi son morceau) mais les chemins devenus marécageux à cause du mauvais temps nous arrêtent en plein élan. Nous nous réfugions dans l’horrible village de Peine où nous dormons, c’est un vieux village squatté par les mineurs du salar.

Le lendemain, nous retournons sur San Pedro.

Nous avons ainsi totalement contourné le salar et découvert des paysages désertiques avec la cordillère comme point de repère. Le paso de Jama et le geyser du Tatio sont toujours fermés et nous désespérons de rejoindre Salta pour récupérer nos affaires chez Oscar. Nous avons la chance de voir défiler la procession en l’honneur de Saint-Antoine de Padoue et sa suite carnavalesque !

Nous partons alors vers la vallée de la gorge du diable où nous faisons une belle promenade sur les hauteurs de la ville ; nous rencontrons Arthur avec qui nous discutons tout en découvrant un ancien tunnel et des vues magnifiques sur la cordillère. Il est français et voyage pendant au moins un an … Il s’est posé à Atacama pour faire un peu de woofing !

Nous retournons dans la vallée et bivouaquons le long de la rivière ; les petits sont enchantés.

10/06 Dominique et moi voulons promener ; Pauline et Louis veulent faire des potions magiques … Ils ont tous deux avalé les trois premiers tomes de « Harry Potter » en un mois de temps et sont dans une période fantastique, dirons-nous ! Nous partons donc découvrir la fameuse Garganta del Diablo et leur promettons d’être de retour dans moins d’une heure … De fils en aiguilles, mais surtout de canyons en canyons, nous nous engouffrons de plus en plus dans la gorge du diable et rencontrons finalement un touriste bolivien qui nous indique comment réaliser une boucle …

Je n’aime pas revenir sur mes pas, nous continuons donc toujours plus loin jusqu’au moment où je me rappelle que nous avons quand même laissé nos deux adorables chérubins au bord de la rivière …

Nous mettons le turbo et marcherons deux heures et demie (à la fin, je courais presque) … pour nous entendre dire que nous avons été beaucoup trop vite et qu’on n’est pas les bienvenus du tout ! Les petits ont fabriqué un balai à l’aide de roseaux, réalisé des potions de toutes les couleurs et d’aspects abjects ! Bref, ils se sont amusés comme des petits fous et je déculpabilise dans la minute, ouf !

Retour à San Pedro où nous tombons à nouveau sur le défilé de la fête de Saint-Antoine … Certains figurants ont disparus, ceux qui sont encore présents dansent beaucoup plus mollement que la veille !

La soirée d’hier a certainement été longue et l’alcool coule toujours à flots ! Le spectacle reste très joli à voir.

Nous flânons ensuite dans les petites rues typiques de San Pedro ; c’est agréable malgré le fait que ce soit hyper touristique …. Et nous dormons à San Pedro car des bruits courent dans le village comme quoi le Paso de Jama va rouvrir demain …

Aujourd’hui, c’est lundi et les bus Lima-Buenos Aires qui poireautaient depuis mercredi passé sur notre parking ont disparus. C’est bon signe : ni une, ni deux, nous filons nous mettre dans la file à la sortie de la ville en direction de l’Argentine ! Pas moins de 200 camions sont parqués ici et la file des bus et particuliers s’allonge d’heure en heure … Mais l’effervescence retombe bien vite quand, vers 10h30, les carabineros viennent nous informer que la frontière restera fermée aujourd’hui ! Pas facile de revenir de la lune …

Nous décidons dès lors de visiter la Pukará de Quitor mais les statues ne sont pas visibles aujourd’hui, nous sommes déçus. Nous nous dirigeons vers la vallée de la mort et offrons un moment de plaisir intense à nos deux schtroumpfs : courir à pieds nus dans une dune gigantesque ! Ils adorent et nous les regardons rire, courir et s’essouffler depuis le haut de notre mirador : le toit de Titi !

Et nous dormons à San Pedro car des bruits courent dans le village comme quoi le Paso de Jama va rouvrir demain … Tiens, je me répète !

13/06 Si nous ne passons pas aujourd’hui, nous remontons vers la Bolivie afin de contourner le problème et découvrir Uyuni deux mois plus tôt que prévu ! La matinée est longue et aucune information ne filtre … Pas de nouvelles, bonne nouvelle, n’est-ce pas ?

Hé bien, non, le paso ne s’ouvre pas ! Vers 14h00, nous quittons San Pedro car la tension monte dans le cortège … Les passagers des bus commencent à s’énerver et les automobilistes argentins veulent « bombarder » le Chili. Seuls, les camionneurs restent zen et paraissent abonnés à ce genre de situation … Quand nous remontons l’interminable train de camions, ils nous font des signes d’adieux résignés !

Nous voilà sur la route de Calama en plein désert enneigé : surréaliste !

Nous faisons le plein de victuailles et dormons à Chiu-Chiu, adorable petit village en adobes ! L’église est splendide !

14/06 Nous nous dirigeons vers Ollagüe à vive allure ; la route est asphaltée et splendide …

Nous repassons à 3800 mètres d’altitude. Ouf, nous avons pu décoller de la lune ! Sur la frontière, nous dépassons le volcan Ollagüe encore en activité … il ne s’agit plus de trainer en route car nous faisons un détour de 1000 kilomètres pour retourner à Salta !

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