Nous revoilà au Brésil pour la quatrième fois … Nous sommes arrivés en cargo à Rio, avons fait un passage éclair de deux jours à Iguaçu et volé jusqu’à Brasilia, soit au total 6 jours aux quatre coins de ce pays aussi grand qu’un continent … Aujourd’hui, nous y rentrons avec Titi pour découvrir une partie assez reculée du pays mais dont tous les guides vantent la beauté ! J’ai nommé le Pantanal, énorme marais dont la végétation éparse permet d’apercevoir plus facilement la faune qu’en Amazonie.
Mais commençons par le commencement !
22/08 Après avoir croisés Jack et Christine sur le parking du China Shopping, ils nous font rendez-vous à Buraco das Araras en soirée … Nous doutons fortement d’y être ce soir car notre monture est beaucoup plus lente que la leur ! Nous roulons toute l’après-midi à travers de jolis paysages vallonnés mais la piste est mauvaise, voire très mauvaise à certains endroits et nous progressons péniblement.
Vers 17h30, nous nous arrêtons en bord de route pour souper et bivouaquer. L’endroit est très calme et charmant.
Le lendemain, alors que les petits sont à l’école, deux gauchos habitant à proximité (1km) s’inquiètent de savoir ce que nous faisons là ; n’avons-nous besoin de rien, y-a-t-il un problème ? Nous essayons dans notre espagnol en mode portugais (autrement petit chinois incompréhensible) de leur faire comprendre que tout va bien … Ils sont malheureux de ne pas pouvoir nous aider et proposent aux enfants de monter sur leurs grands chevaux !
Nous reprenons notre route sous une chaleur écrasante ; les petits souffrent à l’arrière car, lorsque l’on n’a pas pu rafraichir l’habitacle pendant la nuit, il fait étouffant dans la cellule … Oui, la température nocturne ne descend pas sous les 30°C pour l’instant …
Milieu d’après-midi, nous arrivons enfin à destination et Christine et Jack nous ont attendus. Nous passons la soirée ensemble le long d’une route très calme, nous soupons ensemble bien installés entre nos deux véhicules ; Dominique et moi voyons un tapir alors que tout le monde dort déjà.
Nous nous séparons tôt le lendemain matin.
Nous avons rendez-vous à 7h20 avec notre guide afin de découvrir un immense trou dans lequel plusieurs couples d’aras nichent. Nous ne sommes pas déçus car nous pouvons les apercevoir de près, en vol, copulant. Ils font 50 cm de grandeur.
Nous apercevons aussi, caché dans un arbre, le magnifique oiseau emblème de Bonito, l’udu de coroa azul.
Nous flânons encore un peu aux alentours du parc et avons la chance d’avoir la compagnie de toucans et d’un peludo qui passe littéralement entre nos jambes.
Ensuite, direction le camping Seu Assis tout proche pour faire une lessive monumentale !
Il y a un balneario au bord de la rivière et les petits en profitent pleinement ! De plus, de drôles d’oiseaux nous rendent visite.
25/08 Nous arrivons à Bonito en soirée après une piste de quelques kilomètres et promenons en ville.
C’est très touristique mais charmant. Il y a un rallye dans le coin et nous voyons beaucoup de voitures 4x4 pétaradantes mais Loulou ne s’y intéresse pas spécialement !
26/08 Nous réservons les différentes activités auxquelles nous voulons participer. La Commune de Bonito est parfaitement organisée … Toutes les agences touristiques proposent les mêmes attractions aux mêmes prix fixés par la Commune. Pas de concurrence ! Certaines agences proposent un meilleur service que d’autres mais, globalement, cela n’a pas beaucoup d’importance car c’est le même programme central qui en gère l’accès. Nous nous intéressons à deux d’entre elles : la dérivation au milieu des poissons de la baie Bonita et la visite de la grotte bleue. Nous avons beaucoup de chance car, dès cet après-midi, nous pouvons plonger dans les eaux poissonneuses alors que nous descendrons dans les entrailles de la terre demain matin.
Nous avons rendez-vous à 14h à l’aquario natural situé à une dizaine de kilomètres de Bonito. Nous décidons de nous déplacer directement sur place afin d’y pique-niquer et d’être fins prêts à l’heure prévue. Les petits sont excités ; Louis prépare sa caméra étanche et Pauline enfile son bikini avant de manger ! Dominique ne participe pas à cette activité ; nous (Pauline, Louis et moi) devons enfiler une combinaison de plongée, des chaussures d’eau, un masque, un tuba et un gilet de sauvetage. Ensuite, passage obligatoire à la douche froide et essai de flottaison dans une piscine. Après ce test concluant, nous partons vers un petit rio à travers une nature luxuriante. Arrivés sur place, nous nous entrainons encore dans le bassin naturel situé juste après la source. Premier moment de bonheur intense, nous dévorons des yeux ce spectacle magique : des dizaines de dorades multicolores de 50 cm de longueur au moins nous entourent.
Nous poursuivons notre parcours en suivant notre guide tout en nous laissant entrainer par le faible courant … Les petits adorent, je ne suis pas en reste même si je les surveille en permanence car, mine de rien, c’est assez fatigant et il ne fait pas si chaud que cela quand nous traversons des zones d’ombres. Louis profite à fond de sa nouvelle caméra et s’en donne à cœur joie.
Au bout d’un petit kilomètre et d’une heure de flottaison, nous sautons dans la rivière au milieu d’une tyrolienne afin de sortir de ce rêve éveillé !
Pour rejoindre Dominique resté à la terrasse de la piscine, nous parcourons quelques centaines de mètres dans une nature où la faune (quelque peu apprivoisée) nous amuse également.
Les petits profitent encore un peu de la piscine et moi, du jacuzzi pour me réchauffer. Quelle merveilleuse après-midi !
Nous retournons à Bonito pour bivouaquer.
27/08 Réveil tôt pour arriver à l’heure de notre rendez-vous à la grotte do Lago Azul. Elle est située à plus de vingt kilomètres de Bonito et la piste n’est pas exceptionnelle … Nous mettrons quasiment une heure pour y arriver. Sur place, beaucoup de touristes et une organisation militaire ; nous devons mettre un filet hygiénique sur notre tête avant d’enfiler nos casques de la couleur de notre groupe. Le guide ne parle pas bien l’anglais, nous devons donc essayer de comprendre les explications en portugais. Nous montons vers un rocher dans lequel nous pénétrons par une large ouverture orientée vers le ciel.
Des racines plongent vers le trou par lequel nous descendons via un interminable escalier. Il fait chaud dehors, même très chaud (35°C au moins), mais dans la grotte, il fait carrément douf ! Nous transpirons par tous les pores de notre peau ! De grandes stalagmites et stalactites nous entourent, la grotte existe depuis plus de 10 millions d’années …
et puis, au fond, nous apercevons le lac d’un beau bleu azur … impressionnant !
Sa profondeur est inconnue, on y a retrouvé un squelette de paresseux géant et un de tigre. Elle est bleue grâce à la pureté de l’eau, de la présence de crevettes transparentes et aux rayons du soleil qui tombent directement sur la surface de l’eau. Des rochers que nous voyons dans l’eau paraissent tout proches alors qu’ils sont à plus de dix mètres de la surface de l’eau. L’eau est transparente. C’est très étonnant ! Nous ressortons éblouis par cette nouvelle découverte, pique-niquons et revenons une dernière fois à Bonito pour flâner et, dans la soirée, aller manger au resto afin de déguster le plat typique local, à savoir le Pacu, une belle dorade frite de plus d’un kilo à partager en famille !
28/8 Il fait chaud, les petits suent sur leurs cahiers ! L’école est difficile par cette chaleur. Nous quittons Bonito et ses merveilles pour découvrir d’autres paysages. Direction Miranda. Sur la place de cette petite ville, nous entendons et voyons des aras, mais surtout une multitude de toucans. Les toucans sont réputés pour être des cochons volants ; ils mangent tout ce qu’ils trouvent … Mais le plus comique est que leur cri ressemble à un grognement également ! Nous sommes des pros maintenant et pouvons les repérer rien qu’à l’ouïe !
29/8 Il fait encore plus chaud qu’hier et les petits travaillent dehors sous un auvent de la station-service où nous avons dormi. Ils perlent des gouttes de sueur et leur stylo colle dans leurs doigts ; nous tenons bon mais au fond de nous-même, nous les plaignons un peu ! Soyons clairs, il fait trop chaud pour travailler !
Autre tracasserie, j’ai demandé à un photographe professionnel de nettoyer mon appareil photo et j’ai maintenant vingt crasses apparentes sur les photos au lieu d’une qui me gênait auparavant ! J’ai un peu le cafard car je commençais à bien m’amuser à prendre des photos du voyage et me voilà coupée net dans mon élan ! Soyez donc indulgents pour les photos de cet article et des suivants ! Bon, essuyons nos larmes et reprenons la suite de nos aventures.
Haaa, le Pantanal, enfin, nous y voilà ! Tous les voyageurs et guides touristiques nous avaient vanté la beauté du Pantanal … Nous sommes écrasés par la chaleur et bouffés par les moustiques mais nous nous lançons à pleines roues dans ce marais regorgeant de bestioles exotiques et dangereuses ! Nous commençons fort en voyant un peludo qui traverse la route, une biche qui paît paisiblement dans les fourrés et des caïmans qui se dorent la pilule au soleil tout en affichant nonchalamment leur belle dentition !
Et puis, plus rien …
Nous bifurquons pour prendre une piste qui traverse le marécage. Le paysage est beau, les oiseaux nombreux mais les animaux absents. Ils doivent être comme nous : écrasés par la chaleur !
Nous trouvons un bivouac sympa proche du marais ; un petit caïman nous tient compagnie à 5 mètres du camion. Nous entendons une multitude de bruits bizarres, des jets dans l’eau, des insectes qui bourdonnent et nous subissons une nouvelle attaque en règle de nos amis piqueurs. Louis en pleure ; en une demi-heure de temps, il récoltera une vingtaine de piqûres dans le dos à travers son T-shirt ! Pobrecito ! Des locaux passent et nous mettent en garde ; un jaguar est présent dans le coin. Nous mangeons dehors bien couverts mais les attaques des mosquitos ont raison de nous, nous nous réfugions dans le camion.
30/8 Nous nous levons assez tôt afin de rouler en matinée alors que le soleil n’est pas encore brûlant ! Pas d’école donc pour aujourd’hui.
Nous voyons passer deux aras bleus typiques du Pantanal, ils volent haut mais nous les distinguons nettement !
Nous nous arrêtons régulièrement pour observer le marais, nous voyons une quantité d’oiseaux dont de très beaux martins pêcheurs ainsi que des porcs sauvages, des capibaras et des coatis mais pas de boa, ni de jaguar ou de loutre géante à l’horizon !
Bon, nous avions décidé de ne pas nous rendre dans une hacienda touristique car les prix annoncés étaient prohibitifs et pensions être les heureux élus d’une apparition furtive d’un animal non connu sur la piste ! Pas de chance sur ce coup-là, nous n’en voyons pas !
D’un autre côté, nous sommes bien conscients que la nature ne se commande pas et que nous ne sommes pas comme des poissons dans l’eau dans ce milieu … En effet, nous sortons dès ce soir du marécage et sommes tous les quatre heureux d’apercevoir des collines d’abord et des montagnes ensuite, en bons ardennais que nous sommes (ou sommes devenus pour ma part !).
Nous trouvons un bivouac un peu venteux mais pas trop dans un paysage que nous adorons … Nous avons l’impression d’être sortis d’un enfer animalier et agressif qui ne nous a pas comblés ! Les petits jouent dehors jusqu’à la nuit tombée, Dominique et moi discutons bien installés dans nos fauteuils à admirer le lever de la lune. La température est parfaite, nous sommes heureux !
Nous sommes obligés de nous rendre à l’évidence, nous ne sommes pas faits pour les pays chauds et humides !
31/8 Nous arrivons à Corumba, ville frontière avec la Bolivie. C’est une ville coloniale qui a du charme malgré ses allures un peu décrépies.
Je cherche d’emblée un photographe pour nettoyer mon appareil, en vain ! Et comme toujours, en ville, nous faisons les pleins de nourriture, de carburant et de cours pour les petits en profitant du wifi d’un café. Nous logeons le long du port et admirons le va-et-vient des barges commerciales. Les petits s’invitent à une répétition de la fanfare locale et se font photographier avec les musiciens.
01/9 Nous pensons aux camarades qui rentrent aujourd’hui à l’école … Que font-ils ? Y-a-t-il des nouveaux ? Un jour et c’est déjà le week-end ! Nous, de notre côté, nous entamons les démarches administratives pour passer la frontière et découvrir l’Oriente bolivien … mais ceci est une autre histoire ! À suivre …