13/11 Il est 11 heures et nous nous présentons au bureau des IdP … Gaël nous attend et nous accueille très chaleureusement. Il nous présente ses collègues de bureau : Wilder, Josué, Luis et Paul. Nous montons ensuite découvrir l’équipe de Islas de Paz (c’est l’ONG locale qui essaie de prendre le relais d’IdP Belgique quand celle-ci quittera le Pérou). Ils sont plus nombreux et nous avons du mal à retenir tous les prénoms … Gaël nous explique également quels sont les projets en cours et leur niveau d’avancement. Et finalement, nous dînons avec le Boss dans une cevicheria (trop bon ! du poisson cru dans un lait assez relevé, nous adorons !)
Et puis, la fête continue car Gaël nous donne accès à sa maison et nous pouvons profiter du wifi et … de sa machine à laver à volonté ! Que du bonheur, quoi ! Non, franchement, c’est une vraie bonne machine à laver qui nettoie vraiment les habits. Pour moi, c’est juste la redécouverte d’un objet magique. Vous n’imaginez même pas le sentiment que je ressens !
Le lendemain, nous reprenons le chemin de l’école … Bref, nous donnons cours aux enfants ; nous étions un peu dissipés depuis une semaine et vous n’allez pas deviner ce que je fais du reste de la journée : faire des machines de linges !
Bon, et comme nous ne sommes pas venus à Huánuco juste pour laver notre linge, nous démarrons le mercredi avec Mosclis et Jesus pour visiter Uchpas. Il fait brumeux et les paysages sont magnifiques ce matin.
C’est un projet Islas de Paz qui n’est encore qu’à ses balbutiements. Nous marcherons une journée entière principalement en descente vers le rio Higueras et visiterons l’école de la communauté et quelques campesinos qui commencent des travaux d’amélioration d’irrigations de leurs cultures.
Nous arrivons en milieu d’après-midi près de la rivière où un pickup nous charge pour rentrer vers Huánuco ; nous sommes très fatigués mais ce premier contact avec les Îles de Paix nous paraît bien enrichissant.
16/11 Nous repartons aujourd’hui avec Mosclis vers Santa Maria del Valle. C’est une des premières communautés qui a profité du programme des IdP. Nous visitons quatre familles et pouvons réellement voir la différence avec les projets de la veille. Ici, les habitations sont déjà beaucoup mieux aménagées ; ils ont accès à l’eau potable, possède un point d’eau avec un évier extérieur, une douche et une toilette intérieures, tous raccordés à un système d’épuration ; ils cultivent des légumes variés pour améliorer leur régime alimentaire (traditionnellement beaucoup trop riche en féculents) et ils élèvent également des cochons d’inde pour leur consommation personnelle mais aussi pour la vente.
Lors de la dernière visite, nous rencontrons Anita, la fille aînée de la maison (14 ans) qui nous fait visiter leur énorme étable à Cuyes (cochons d’inde).
Le lendemain, c’est relâche et nous organisons une journée normale d’école et de tracasseries administratives … Ainsi qu’une visite de Titi pour une partie de l’équipe des IdP.
18/11 Nous repartons sur le terrain avec Octavio. Cette fois-ci, nous prenons la direction d’Umari. Bizarrement, nous nous retrouvons dans une vallée très humide où la végétation est totalement différente des autres lieux visités. Les arbres sont luxuriants et donnent beaucoup de fruits.
Nous visitons deux agriculteurs sous la pluie ; le premier cultive des tomates d’arbres, des grenadilles, des courges, des pommes de terre d’origine locale et possède déjà une belle cuisine améliorée (lumière naturelle, gazinière moderne (si, si, ce que vous voyez est révolutionnaire pour ici), une table et des rangements ordonnés).
Ensuite, nous visitons une dame seule qui réalise des miracles avec ses petits moyens. Elle a construit un réservoir d’eau pour irriguer de manière efficace ses cultures, mis en place un compost naturel, construit une bergerie avec récupération facile des excréments et récolte de beaux légumes variés dans un grand potager bio.
Les petits ramassent des patates avec elle et nous revenons chargés de fruits et légumes fraichement cueillis. C’est une superbe belle rencontre que nous n’oublierons pas de sitôt !
19/11 C’est dimanche et Gaël nous invite à passer la journée dans sa finca avec quelques-uns de ses collègues.
Nous passons une magnifique journée autour de quelques bières et d’un délicieux barbecue. Pauline et Louis jouent toute la journée avec Mariana et Paola, les enfants de Josué et Jenny.
20/11/17 Nouvelle journée administrative à la maison de Gaël en vue de notre retour de plus en plus proche.
21/11/17 Visite à Hualhua.
Départ de Huánuco vers 7h30 … Retour à Huánuco 10 minutes plus tard car Dominique a oublié son permis de conduire international !!!
Arrivée vers 9h à Hualhua où 3 campesinos (Italo, Horacio et Maximo) nous accueillent, nous visitons une première famille où le système d’arrosage avec disperseur est mis en route pour nous. L’époux est tout heureux de nous montrer ses plantations et d’expliquer les projets d’amélioration de son habitat. Il n’a encore rien fait mais paraît vraiment motivé !
Dans la deuxième famille, nous admirons les travaux de construction de l’étable à cochons d’Inde tandis que la mamita (Nilda) tombe amoureuse de Louis … Louis râle car il ne veut plus qu’on lui dise qu’il a de beaux yeux !
Finalement, elle emmène les deux enfants chez elle ; ils disparaissent tous les trois dans les hauteurs tandis que je continue la visite avec Mosclis et les campesinos.
Je retrouve mes petits Loulous dans une cuisine enfumée à manger du moté (maïs cuit avec du lait) et boire de la chicha … Ils sont conquis et rassasiés ! Les campesinos aimeraient que nous restions avec eux quelques jours ; nous accepterions volontiers si le chemin d’accès n’était pas aussi étroit : Titi ne passe pas ici ! Dommage.
Nous redescendons vers Huancapallac pour retrouver Elsa et dîner (une soupe suivie d’un pollo con arroz, bien sûr !).
Ensuite, nous reprenons la route vers Quivilla en passant à la Corona del Inca !
Quatre heures d’une alternance de route plus ou moins asphaltée et de pistes en terre pour arriver fourbus à l’hôtel en soirée.
22/11/17 Petit déjeuner à l’hôtel.
Visite de Yahuarcocha (Jacas Grande). Rencontre avec William, Gerardo, Salomé et Edinson, responsables communaux.
Première visite chez Jonas, les fondations et l’installation sanitaire sont en cours de construction. L’homme nous dit plusieurs fois merci, nous admirons ses dessins (feuille de route pour effectuer des améliorations) mais ne voyons pas d’améliorations notables. Il est en train de fabriquer des adobes pour construire le bloc sanitaire.
Deuxième visite chez Jessica (épouse de Benedicto), elle nous montre son réservoir d’eau, ses plantations, les fondations des sanitaires, les adobes prêtes à l’emploi, les terrains de culture de luzerne, ses poubelles séparatives, son compost, son potager bio. Elle est timide mais fière de nous montrer ses activités. Elle va améliorer sa cuisine qui est pourtant déjà bien propre par rapport à ce que nous avons déjà vu.
Nous découvrons ensuite les travaux de construction du réservoir d’eau potable et de son système d’assainissement pour 6 familles. Trente familles vont avoir ici accès à l’eau potable ; et pour cela, il faut construire 3 réservoirs de taille différente, celui que nous voyons est relativement petit.
Troisième visite chez Vilma, elle est contrariée par les travaux de canalisations qui ne sont pas correctement réalisés. Elle en fait longuement part aux responsables de projet nous accompagnant. Elle est malheureuse que l’on ne l’ait pas prévenue de notre visite car elle aurait préparé à manger. Elle doit attendre de récolter ses pommes de terre pour commencer la construction du bloc sanitaire. Une quantité impressionnante d’adobes de qualité est en cours de séchage dans la cuisine et une chambre. Nous visitons son étable à cochons d’Inde et sa cuisine. Elle nous raconte qu’elle veut en bâtir une nouvelle mais nous lui confirmons que la cuisine actuelle est valable et peut être améliorée. Elle nous montre également son potager bio.
L’ensemble de la maisonnée est très bien entretenu, beaucoup de murs sont enduits et l’environnement est très propre.
Nous finissons notre visite chez Humberto. Nous voyons les fondations de son futur bloc sanitaire ; elles sèchent mal. Il a commencé son étable à cochons d’Inde, son compost à lombrics, la fabrication d’adobes (elles sont quasiment toutes fissurées) ; les différents espaces autour de sa ferme sont assez désordonnés. Sa cuisine est déjà éclairée naturellement mais il n’y pas encore de cuisinière améliorée et raccordée à une cheminée. Un des responsables communaux nous donnent des grains de maïs que Humberto a grillés. Nous sommes un peu gênés car il n’a même pas demandé l’avis d’Humberto !
Dîner à Jacas Grande pour une bonne soupe et un inévitable pollo con arroz avec un jus de maracuya !
L’après-midi, en accord avec Elsa, nous décidons de visiter le projet situé sur les hauteurs de Quivilla plutôt que de visiter une famille supplémentaire à Yahuarcocha.
Nous devons y monter à pied, nous réalisons combien il est difficile d’habiter loin d’une route carrossable.
Nous rencontrons Enor, responsable Islas de Paz Perú pour ce projet. Il nous emmène chez Eduardo qui est en train d’améliorer sa cuisine (nouvelle cuisinière avec cheminée) ; celle-ci paraît presque fonctionnelle.
Il nous montre son potager bio, ses sanitaires secs qui sont propres et fonctionnels, sa vieille étable à cochons d’Inde, ainsi que la chambre de ses fils … avec télévision ! Nous déplorons de voir systématiquement les parents travailler pendant que les enfants sont scotchés à la TV.
Nous montons ensuite chez Raul et Aurora, couple bien motivé, qui possède deux très belles étables à cochons d’Inde ; ils en ont plus de trois cents ! Raul est en train d’améliorer sa cuisine également. Nous voyons son potager bio, ainsi que ses nombreuses cultures de pommes de terre et de luzerne.
La maison est propre et bien pensée, le petit patio entre les deux étables nous plaît vraiment beaucoup.
Nous redescendons auprès d’Elsa qui nous attend à l’hôtel.
Enfin, le lendemain, nous terminons notre périple par la visite d’Aymara. L’accueil est également chaleureux et nous visitons à nouveau plusieurs familles.
Certaines sont plus motivées que d’autres mais le simple fait qu’il y ait une famille étrangère qui s’intéresse à ce qu’ils voudraient faire les rebooste un sacré coup.
Nous montons et descendons imperturbablement la colline afin de faire le tour le plus complet possible et terminons par la découverte d’un atelier en plein air de sensibilisation à l’utilisation rationnelle de l’eau potable.
C’est étonnant de voir toute cette communauté boire les paroles de leur interlocuteur ; on dirait presque une classe de primaire tellement le vocabulaire utilisé est simple.
Nous quittons la classe sur la pointe des pieds mais une mamita parvient à nous piéger pour que l’on dîne chez elle. Partout où nous passons, les gens sont généreux et nous restons souvent interdits devant tant de bonté. Nous mangeons des brocolis fraichement cueillis (avec des frites et du riz !) dont j’essaie encore de me rappeler la saveur. Ils étaient tout bonnement succulents !
Et puis, nous reprenons la piste pendant 5 heures pour rentrer auprès de Titi dans la soirée … Quelle aventure que ces quelques jours passés en compagnie d’Elsa ! Merci.